Assurance auto : percée des bancassureurs et hausse modérée en 2016
Les bancassureurs ne communiquent pas trop sur leurs offres en assurance automobile et ils ne sont pas très présents sur les comparateurs. Ce sont pourtant les opérateurs qui progressent le plus et affichent les meilleurs résultats dans ce domaine. En tout cas, c'est ce qui ressort de la cinquième édition du "Baromètre des assurances dommages" du cabinet de conseil Facts&Figures (il a été établi à partir des données 2013 des différents opérateurs, à savoir pour l'essentiel les mutuelles sans intermédiaires, les agents, les courtiers et les bancassureurs). Il y apparaît que la part de marché en chiffre d'affaires des bancassureurs en assurance automobile est passée de 10,6% en 2012 à 11,4% en 2013. Celle des mutuelles sans intermédiaires – MSI – est passée dans le même temps de 43,2% à 42,6% (de 26,6% à 26,7% chez les agents et de 12,3% à 12,2% chez les courtiers).
Les bancassureurs affichent en outre de très bons résultats techniques. Pour preuve, sur la période 2011-2013, ils se sont accaparés une part de marché en termes de résultats techniques de 23% (33,8% pour les agents, 24,9% pour les MSI et 15% pour les courtiers). "En assurance automobile, ce sont les champions de la maîtrise du risque", explique Cyrille Chartier-Kastler, le président fondateur de Facts&Figures. Et ils doivent continuer à être pris très au sérieux par les autres opérateurs, le baromètre soulignant aussi le fait que les bancassureurs ont contribué ces dernières années à la croissance nette du marché à hauteur de 39,9%. Les MSI et les agents ont dû se contenter d'une participation de respectivement 27,8% et 22,6%. Côté croissance nette du portefeuille, elle a reposé pour les deux tiers sur les groupes Covéa, Crédit Mutuel et Crédit Agricole/LCL. Ils ont capté près de 1,225 million d'affaires nouvelles en automobile sur la période 2010-2013 (1,834 million au total).
"Le marché se trompe donc de spectre en se focalisant sur Internet, analyse Cyrille Chartier-Kastler. Ceux qui gagnent des parts de marché et accélèrent, ce sont les bancassureurs, à savoir des opérateurs pour qui la proximité est essentielle. L'expérience montre en outre que les contrats acquis via des leads non rattachés à la marque de l'assureur concerné affichent des taux de chute de l'ordre de 40%. Leur durée de vie moyenne est inférieure à trois ans." Les tarifs des assurances automobiles ne vont pas pourtant exploser en 2016.
Le cabinet de conseil estime qu'ils augmenteront l'an prochain de 0,5% ou 1%. "La profession ne peut plus se permettre d'afficher des niveaux de hausse supérieurs, car ceux-ci conduisent immédiatement à des résiliations ou des renégociations", explique le président fondateur de Facts&Figures. Cyrille Chartier-Kastler s'attend en revanche à ce que les contrats d'assurances automobiles soient de plus en plus allégés en niveaux des garanties.
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