Alonso change de camp
...estampillées "Renault et Fernando n°1" à destination de la clientèle), voilà que son pilote n°1 annonçait qu'il quitterait l'écurie franco-anglaise à l'issue de la saison 2006, pour rejoindre les rangs de McLaren-Mercedes. Un torpillage en bonne et due forme ? N'exagérons rien. Une diminution de l'impact, sûrement (la dite campagne a bel et bien été lancée en ce début janvier 2006), même s'il s'avère impossible de le quantifier précisément. Mais finalement, le problème n'est pas là. "Cette année avec Renault, j'ai concrétisé mon plus grand rêve mais je crois qu'il est temps pour ma carrière de me trouver de nouveaux challenges, se contente de déclarer le jeune champion du monde espagnol. C'est donc dans cette optique que je souhaite essayer de gagner avec une autre équipe". Discours "politiquement correct" s'il en est… Mais qui, en réalité, reflète un certain malaise issu notamment de négociations d'ordre salariales. Renault, sans doute avec juste raison, n'a pas pour habitude de jouer la surenchère au niveau de ses pilotes. Compte tenu de son titre, le salaire d'Alonso devrait passer de 5 à 7 millions de dollars, hors contrats personels. Rien à voir toutefois avec celui que McLaren lui versera, puisque certains l'évaluent à 20 millions, toujours hors contrats personnels…
Maintenant que les choses sont claires, ne reste plus au pilote des Asturies qu'à défendre les deux titres 2005
De toutes façons, l'écurie championne du monde s'en remettra. Après tout, Nigel Mansell avait quitté Williams-Renault dès son titre en poche, en 1992. Dans l'univers impitoyable de la F1, les pilotes passent, les écuries restent (enfin, pas toutes, si l'on se réfère à Jordan et Minardi…). Et puis, mieux vaut s'attarder sur les acquis. "Renault et Fernando Alonso ont vécu des moments historiques depuis son arrivée dans notre équipe en 2002, ne manque pas de souligner Patrick Faure, président du Renault F1 Team. Je regrette la décision de Fernando mais à l'issue de la saison prochaine, il aura passé près de 5 saisons avec nous. Les nouveaux challenges sont essentiels pour les sportifs… Ce genre de choix fait partie de la F1 et de la vie". Vrai aussi que, libéré sans aucun doute d'un poids trop lourd à porter, et apparemment sûr de son coup pour ce qui est de son proche avenir, l'espagnol n'en sera que plus fort en 2006. "Maintenant que les choses sont claires, je vais m'investir totalement avec mon équipe pour défendre avec elle nos deux titres, déclare-t-il. Les premiers indicateurs sont très positifs et je suis confiant. Le châssis sera très efficace et l'équipe moteur fait un travail fantastique sur le nouveau V8. Je m'attends à ce que la saison 2006 soit pour nous pleine de réussite". Un discours de circonstance à l'heure des vœux… Bien que les choses soient loin d'être gagnées d'avance eu égard à la soif de revanche de certains. A commencer bien sûr, par McLaren-Mercedes, qui a vu lui filer sous le nez les deux titres. De cela, Patrick Faure en est conscient : "Notre priorité pour le moment, c'est la préparation de la saison 2006, martèle-t-il. Nous voulons maintenir notre niveau de performances avec un programme technique agressif et une approche compétitive". Reste cette interrogation : Alonso à la place de qui en 2007 ? Kimi Räikkönen ou Juan-Pablo Montoya ? Parions sur le finlandais, qui pourrait rejoindre les rangs d'une Scuderia qui l'accueillera à bras ouverts. Là, tout dépend de la décision du septuple champion du monde (Michael Schumacher), quant à sa volonté ou non de poursuivre sa carrière en 2007. Réponse dans les prochains mois, à n'en pas douter.
M.D.
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