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A force d’émettre…

Publié le 9 février 2007

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), rendu public le 2 février (1), est catégorique : le réchauffement climatique est très probablement dû à l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre engendrées par l'homme. Dans le jargon scientifique,...
Le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), rendu public le 2 février (1), est catégorique : le réchauffement climatique est très probablement dû à l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre engendrées par l'homme. Dans le jargon scientifique,...

..."très probablement" rime avec "probabilité supérieure à 90 %". Inutile d'ergoter, c'est plus qu'un début de preuve. Forcément, les discours apocalyptiques peuvent alors foisonner (2). Forcément, on en vient à parler du secteur automobile, gros pourvoyeur d'émissions néfastes de surcroît lesté de la vilaine image d'industrie lourde.
Autant on ne peut que condamner les harpies qui font de l'automobile un unique et bien commode bouc émissaire (voir édito du n°985), autant on est aussi en droit de se poser certaines questions. Pourquoi les constructeurs s'obstinent-ils à concevoir des véhicules toujours plus grands et plus lourds ? Pourquoi refusent-ils de tenir des objectifs d'émissions qu'ils ont eux-mêmes fixés ? A ce propos, l'intervention d'Angela Merkel pour refuser une baisse forcée des émissions de CO2 si elle doit pénaliser les constructeurs allemands laisse songeur… Voire pantois quand on sait que la question divise déjà à Bruxelles. Au-delà de toute considération morale, cela revient à nier le sens de l'histoire. Pour les constructeurs traditionnels, cela pourrait revenir, à terme, à perdre un coup d'avance face à une nouvelle concurrence émergente et le prix à payer serait alors très lourd.
Le défi actuel consiste - notamment - bel et bien à commercialiser une petite voiture garante du principe de mobilité individuelle et du respect de l'environnement. Sous un angle purement commercial, et les discussions du forum de Davos - notamment animées par Carlos Ghosn - sur la mondialisation en témoignent, le projet n'a rien d'hérétique. Au contraire ! Reste la passion automobile, d'accord. Mais ce paravent romantique ne saurait être un bouclier face à la réalité. Sous sa forme actuelle, elle sera dans quelques décennies confinée dans des parcs d'attraction réservés aux élites. Pour le reste, elle n'aura plus le droit de cité.


Alexandre Guillet


1/ Le rapport est disponible à l'adresse suivante : www.ipcc.ch
2/ Lire l'ouvrage de Yves Paccalet, "L'humanité disparaîtra, bon débarras" qui, au-delà de certaines harangues excessives et de conclusions hâtives, a le mérite de présenter un état des lieux factuel dénué de faux-fuyants.

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