Tchek lève des fonds pour partir à l'assaut de l'Europe
Tchek passe la troisième. La société française positionnée sur les technologies d'intelligence artificielle au service de l'inspection automatisée des véhicules vient d'annoncer la levée de 3 millions d'euros. Les cofondateurs, Anton Fert, Sofiane Benabdallah et Léa Chevry, sont parvenus à convaincre Demeter (le fonds focalisé sur la transition énergétique et écologique), Région Sud Investissement et des acteurs bancaires de participer au tour de table. La somme a pour but de remplir deux objectifs majeurs : l'un sur le plan technologique, l'autre sur le plan commercial.
Journal de l'Automobile. Quels sont les chantiers prioritaires de Tchek maintenant que vous avez levé des fonds ?
Léa Chevry. Nous souhaitons accélérer la commercialisation de nos solutions scan et API sur trois grands marchés que sont le VO, la logistique et la location de véhicule. Il s'agit aussi de se concentrer sur le déploiement territorial. Nous comptions 4 zones en 2020, nous souhaitons passer à 10 pays dès cette année, soit au travers d'expérimentations, soit en réalisant des lancements officiels.
JA. Comment structurez-vous les forces commerciales ?
LC. A l'étranger, nous ferons appel à des partenaires locaux bien ancrés dans le microcosme. En France, c'est aussi le cas d'une certaine manière. Depuis la fin d'année dernière, nous avons signé un accord avec France Atelier qui va nous accompagner dans la commercialisation des solutions auprès des distributeurs automobiles. Nous serons suivis par Christian Demenais, notre ancien vice-président en charge des ventes qui les a rejoints.
JA. Comment attirer l'attention des concessionnaires ?
LC. Les équipes de Tchek s'emploient à faire de l'application une solution taillée pour aider les groupes. Elle servira aussi bien au distributeur qu'à son client final. Nous sommes convaincus que l'enjeu ne porte pas sur la sophistication de l'intelligence artificielle mais sur sa capacité à s'intégrer dans le parcours d'achat sans nuire à la fluidité.
JA. Le monde du VO est donc spécifiquement dans le collimateur…
LC. En effet, la tendance dans le secteur du véhicule d'occasion est d'alimenter les plateformes digitales en informations et contenus. La prise de photos et l'évaluation des frais de remise en état sans contact deviennent des éléments incontournables. Les clients vont se déplacer de moins en moins et réaliser ces étapes à distance. Pour aider les vendeurs de VO, il nous appartient de rendre la technologie la plus accessible aux particuliers.
JA. Il y a quelques semaines, Autobiz et Monk ont fait une annonce dans le domaine de la combinaison de talents. Avez-vous manqué le coche ?
LC. Nous avons été contactés par Autobiz, mais ce projet intervenait trop tôt pour Tchek. Nous serons prêts à répondre à ce genre de sollicitation en avril prochain. Nous ferons alors valoir plus d'arguments que la concurrence, car nous ne nous limiterons pas à l'IA. Tchek apportera à ces nouveaux partenaires un portefeuille de solutions pour une expérience des plus riches. Europcar Mobility Group nous a fait confiance pour cette raison.
JA. L'IA n'est pas l'enjeu, mais elle compte. Quelles sont les ambitions ?
LC. Personne ne sait réellement où se trouve la limite de la puissance des intelligences artificielles, car les évolutions sont constantes. Nous allons donc continuer de recruter grâce à cette levée de fonds. Jusqu'à présent, il manquait des moyens pour combiner le traçage et les interventions humaines. Désormais l'évaluation de l'état du véhicule sera archivée de sorte qu'il puisse être suivi dans le temps.
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