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Industrie

Feu vert pour le rétrofit électrique

Publié le 3 avril 2020

Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
L’arrêté encadrant la transformation de véhicules thermiques vers l'électrique a été publié ce 3 avril 2020. Les professionnels de ce secteur estiment que le décret devrait permettre l’essor d’une nouvelle filière en matière de mobilité durable et d’économie circulaire.
L’Electro Cox, une Volkswagen Coccinelle de 1971 qui bénéficie désormais d'une propulsion électrique.

 

C’est désormais officiel : tous les véhicules thermiques de plus de 5 ans (voitures, véhicules utilitaires, camions, bus et cars) ainsi que les 2 et 3 roues motorisés de plus de 3 ans pourront faire l’objet d’une conversion électrique. L'arrêté du 13 mars relatif aux conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en électrique (à batterie ou à pile à combustible) a été publié ce 3 avril 2020 au Journal officiel.

 

Une victoire pour les acteurs de cette filière qui exigeaient depuis plusieurs années une reconnaissance par l’Etat de leur activité. "Le rétrofit est aujourd'hui officiellement reconnu comme une solution de mobilité durable et une activité porteuse d’emploi en France. C'est une bonne nouvelle écologique et économique. Le rétrofit va permettre de donner une seconde vie à des véhicules essence ou diesel. C’est une solution vertueuse de recyclage […] qui va créer une nouvelle activité créatrice d'emplois sur tout le territoire", confirment Arnaud Pigounides et Gérard Feldzer, coprésidents de l’association Aire (Acteurs de l'industrie du rétrofit électrique).

 

Le CNPA se félicite également de la publication de cet arrêté, qui permet le développement de cette nouvelle activité, déjà autorisée dans 40 pays dans le monde. " Le CNPA se félicite d'avoir travaillé en bonne intelligence avec l'ensemble des parties prenantes publiques et privées, à la construction d'un cadre réglementaire, technique, administratif et économique permettant de transformer ces véhicules dans des conditions de garanties nécessaires en matière de sécurité et de qualité. Le CNPA reste attaché au principe de neutralité technologique et énergétique qui doit absolument prévaloir, y compris dans la perspective de la définition d'un plan de relance, que le CNPA souhaite à la fois rapide et responsable", a indiqué Xavier Horent, délégué général. 

 

Même position du côté de la FNA, où Jérémy Cantin, président la branche maintenance-vente, estime que "cette solution permettra d’accélérer la migration du parc automobile et d’éviter la destruction massive et programmée de véhicules traditionnels en parfait état".

 

Un potentiel estimé à 1 milliard d’euros

 

Pour mémoire, ce décret fixe le cadre juridique permettant aux professionnels de l’automobile habilités à réaliser l’opération d’adaptation du groupe propulseur pour en modifier la source d’énergie, sans mettre en péril l’équilibre d’origine des composants du véhicule. Désormais, après un processus d’homologation conforme à l’arrêté, des fabricants vont pouvoir proposer des dispositifs de conversion.

 

Les installateurs habilités devront vérifier que les conditions de transformation du véhicule sont compatibles avec les exigences en matière de sécurité conformément à son homologation. En outre, ils auront pour mission de s’assurer que le véhicule à transformer est en bon état mécanique.

 

Selon des projections sur la période 2020-2025, le rétrofit électrique pourrait générer en France un chiffre d’affaires de plus d'un milliard d'euros pour 65 000 véhicules transformés. De plus, l’activité permettrait de créer et/ou de conserver près de 5 500 emplois directs et indirects. Et ce, sur la base d’une transformation de 0,09 % du parc roulant des véhicules particuliers (VP) en France et de 0,72 % des véhicules utilitaires (VU).

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