Jean-Dominique Senard, qui est le nouvel homme fort de Renault ?
Jean-Dominique Senard, 66 ans en mars prochain, s’apprête à relever l’ultime défi d’une grande carrière en prenant la présidence du groupe Renault. Cet ancien élève d’HEC, promotion 1976, qui a mené l’essentiel de sa vie professionnelle dans le secteur de l’industrie, n’avait sans doute pas imaginé un tel scénario en annonçant le 9 février 2018 son remplacement à venir à la tête de Michelin. Sa succession à la présidence du manufacturier de Clermont-Ferrand devait être effective en mai 2019, date à laquelle son directeur général exécutif Florent Menegaux devait lui succéder. Ce dernier pourrait être amené à avancer de quelques mois sa prise de fonction.
Jean-Dominique Senard a débuté sa carrière professionnelle en 1979 lorsqu’il rejoint la Compagnie Française des Pétroles, propriété du groupe Total, au poste de contrôleur de gestion et de responsable des opérations de gestion des risques financiers. En 1987, il part pour Saint-Gobain, à la direction de la trésorerie dont il prendra les rênes en 1991. Il est ensuite propulsé en 1995 directeur financier de la délégation générale pour l’Allemagne et l’Europe centrale et membre du directoire de Vegla, une filiale allemande du groupe.
Fibre sociale
En 1996, ce fils d'un diplomate et d'une mère aristocrate, passé par le collège catholique Sainte-Croix, entre chez Pechiney en qualité de directeur financier. Il gravit les échelons jusqu’à devenir PDG de l’entreprise en 2003 et membre du comité exécutif du groupe canadien Alcan qui avait alors pris le contrôle du géant français de l’aluminium. Il quitte ses fonctions en 2005 pour rejoindre Michelin au tant que directeur financier. Un poste stratégique qui lui permettra une nouvelle fois de s’imposer au sommet de la hiérarchie. En mai 2012, il devient président du manufacturier. Son parcours au sein de Michelin lui ouvre aujourd’hui les portes du premier constructeur automobile national.
Réputé élégant et affable, Jean-Dominique Senard avait reçu fin janvier un hommage appuyé : celui du président de la République Emmanuel Macron, qui avait qualifié Michelin « d’entreprise modèle » lors d'une visite du centre de technologie de Ladoux, près de Clermont-Ferrand. « Michelin, c'est un exemple parfait de ces entreprises qui ont à la fois une très grande productivité […] et qui a toujours été attachée dans le même temps au dialogue social et à la formation », avait alors déclaré le président de la République.
Le patron de Michelin avait également été choisi par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, pour plancher, début 2018, avec l'ancienne dirigeante de la CFDT Nicole Notat, sur le projet d'élargissement de l'objet social de l'entreprise. Longtemps considéré comme un des favoris pour succéder au printemps 2017 à Pierre Gattaz à la tête du Medef, l'organisation patronale française, Jean-Dominique Senard avait finalement jeté l'éponge en raison de la limite d'âge pour être candidat, fixée statutairement à 65 ans. Au poste de président du conseil d'administration de Renault, l'âge limite est de 72 ans. (avec AFP)
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