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Constructeurs

BMW bientôt majoritaire dans sa coentreprise en Chine

Publié le 11 octobre 2018

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
A l'occasion du quinzième anniversaire de sa JV en Chine avec Brilliance, BMW a annoncé qu'il allait prendre le contrôle, mais pas avant 2022, de cette coentreprise en passant de 50 à 75 % du capital.
Le groupe BMW va prendre le contrôle de sa coentreprise avec Brilliance pour 3,6 milliards d'euros. Sa part passera de 50 à 75 %.

 

BMW a annoncé jeudi 11 octobre qu’il allait prendre le contrôle de sa principale coentreprise en Chine pour 3,6 milliards d’euros. Le constructeur allemand va porter de 50 % à 75 % sa part dans sa coentreprise avec Brilliance China Automotive. L’opération devrait être finalisée en 2022 lorsque le plafonnement des participations étrangères dans toutes les coentreprises du secteur automobile sera supprimé.

 

Cette initiative va probablement amener BMW à transférer une plus grande partie de sa production vers la Chine, ce qui pourrait gonfler son bénéfice alors que le conflit commercial entre Washington et Pékin a renchéri le coût de ses véhicules destinés au marché chinois et assemblés dans son usine de Caroline du Sud. Cette annonce marque aussi une étape importante pour les constructeurs étrangers, contraints jusqu’à présent de partager les bénéfices réalisés en Chine avec leurs partenaires locaux.

 

"Nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle ère", a dit le président du directoire du groupe BMW, Harald Kruger, dans un discours à Shenyang, ville du nord-est de la Chine où est basée la coentreprise. Il a remercié le Premier ministre chinois, Li Keqiang, pour avoir "personnellement appuyé" ce projet.

 

Pékin cherche à inciter les constructeurs étrangers à investir davantage en Chine. La règle limitant à 50 % les participations étrangères dans le secteur des voitures électriques a ainsi été assouplie dès cette année. L’Américain Tesla en a déjà profité en obtenant l’autorisation de contrôler entièrement une entreprise basée à Shanghaï, chargée de l’assemblage et de la commercialisation de ses véhicules en Chine.

 

"Etant donné le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, il y a une puissante incitation pour les constructeurs à construire les véhicules là où ils les vendent", dit James Chao, analyste du secteur automobile. Selon lui, la prise de contrôle de sa coentreprise pourrait conduire BMW à transférer la fabrication de modèles comme les SUV X4, X5 et X6, actuellement assemblés aux Etats-Unis, vers la Chine.

 

La coentreprise BMW Brilliance Automotive (BBA) prévoit d’investir plus de 3 milliards d’euros dans l’extension de son site de production, a dit Harald Kruger. L’accord de coentreprise a en outre été prolongé jusqu’à 2040, contre 2028 jusqu’à présent, a ajouté le constructeur allemand. Après avoir produit au moins 400 000 véhicules en 2017, les usines de BBA devraient voir leur production graduellement augmenter jusqu'à 650 000 unités par an au début de la décennie 2020.

 

L’initiative de BMW va probablement servir d’exemple à d’autres grands constructeurs automobiles, prédit Yale Zhang, patron du cabinet spécialisé Automotive Foresight. "D’autres suivront avec le temps, mais les modalités du divorce dépendent de la force et des capacités du partenaire local", dit-il. Certains constructeurs comme Daimler ou Honda ont déclaré cette année ne pas prévoir dans l’immédiat une modification de la structure de leurs coentreprises en Chine malgré les assouplissements réglementaires. (avec Reuters)

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