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Rémunération : l'automobile cherche son modèle

Publié le 24 août 2018

Par Romain Baly
3 min de lecture
Dans un contexte porteur, les salaires continuent de progresser dans le monde de l'automobile. Mais cette tendance cache de grandes disparités entre le siège et le réseau d'un constructeur. Décryptage de Tanneguy Worth, consultant chez Michael Page.
La hausse globale des salaires s'explique également par la complexité grandissante de l'automobile.

 

C'est une époque à deux vitesses qu'est en train de vivre le secteur automobile. Les années moroses désormais passées, celui-ci retrouve peu à peu de la croissance, et cherche ainsi à se renforcer pour faire face à ses prochains défis. Dans ce contexte, le monde de l'auto s'avère globalement porteur en termes de rémunération, avec des profils mieux diplômés synonymes de salaires de base plus importants et de perspectives d'évolutions plus conséquentes.

 

Les nouveaux métiers ont la cote

 

"Le niveau de formation recherché tend à progresser, note Tanneguy Worth, consultant chez Michael Page depuis dix-huit ans. C'est un phénomène qui rassure les constructeurs et qui, dans le même temps, permet aux collaborateurs de profiter plus rapidement de niveaux de salaires qu'ils auraient mis auparavant cinq ou dix ans à atteindre." Au siège des constructeurs, un chef de région peut ainsi gagner entre 47 000 et 50 000 € par an, contre 10 000 de moins il y a encore cinq ans.

 

Dans un secteur en pleine mutation, cette revalorisation des salaires s'explique également par la complexité grandissante de l'automobile. Les profils varient, les tendances évoluent, et il devient désormais courant de voir un chef de projet digital être payé autant, voire plus, qu'un responsable commercial (50 000 à 55 000 euros/an pour le premier contre 40 000 à 45 000 euros pour le second, hors part variable). Mais attention, cette tendance cache une autre réalité.

 

Incertitudes en concessions

 

Comme le souligne Tanneguy Worth, la situation s'avère bien différente que l'on se trouve au siège ou dans le réseau d'un constructeur. Dans le premier cas, cette hausse des salaires s'avère "très structurée" alors que, dans le second, "les constructeurs tâtonnent". "Dans les concessions, on passe de plus en plus d'un BAC Pro à un BAC+2. Les attentes des collaborateurs ne sont plus les mêmes, or les modes de rémunérations peinent à s'adapter."

 

Le schéma traditionnel (un tier de fixe/deux tiers de variable) n'a plus la cote et certains constructeurs, comme Ford, l'ont bien compris en harmonisant les grilles de salaires avec des fixes plus élevés. Ce type d'interrogations n'est d'ailleurs pas propre au commerce. Le marketing ou l'après-vente constituent deux autres domaines où les revenus tendent à stagner alors même que ces fonctions évoluent elles aussi vers de nouveaux savoir-faire. Compétences nouvelles à trouver et modèles de rémunération à renouveler constituent donc deux défis majeurs pour le secteur auto.

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