Courte durée et WLTP boostent le marché français du VP en juin
Dans moins de deux mois, le cycle d’homologation NEDC devra faire place au WLTP corrélé avant le WLTP en janvier 2019. Une évolution qui pourrait compliquer la vente de certains modèles, pénalisés par un niveau de CO2 plus important... et pousse les réseaux a assurer un volume de vente maximal avant la fameuse échéance. C’est dans ce contexte que le marché automobile français a connu en juin une croissance soutenue de 9,2 % en données brutes mais aussi à nombre de jours ouvrés identique, soit 252 222 véhicules particuliers écoulés. D'après AAA Data, cette croissance s’est expliquée par des ventes en hausse sur les canaux rentables, grâce notamment aux nombreuses journées portes ouvertes. Celui des particuliers a bénéficié d'une belle progression de 7,1 % pour représenter 44,7 % des ventes.
Les immatriculations aux sociétés et administrations se sont accrues de 6,5 % à 28 305 VP, tandis que celles aux loueurs longue durée ont progressé de 4,8 % et 21 285 VP. En revanche, les canaux tactiques ont également largement contribué à cette croissance du marché VP, dont celui des loueurs courte durée. Ce dernier, avec plus de 36 000 unités, a dépassé celui des loueurs longue durée et des sociétés et administrations, pour peser pas moins de 16 % des ventes globales. Les Français ont été l’exemple de cette tendance. PSA a ainsi bénéficié d’une augmentation de ses commercialisations de 7,84 % à plus de 77 700 exemplaires. Chacune des marques du groupe a vu son volume de vente croître, dont Peugeot (+4,61 % à 42 886 unités), Citroën (+11,08 % à 24 403 unités), et DS Automobiles, dont les commercialisations ont bondi de 38,70%. Opel a vendu pour sa part 3 190 VP, soit + 6,41 %.
Les ventes aux loueurs courte durée ont explosé
L’analyse par canaux montre sur ce mois une très forte hausse des immatriculations des Français sur le canal de la courte durée. Avec une augmentation chez Peugeot de +30 % et 5 582 unités, de 28 % chez Citroën (2 651 VP), et de 62 % chez Opel ( 1 208 exemplaires). Mais, parrallèlement, ces trois marques sont en revanche parvenues à garder une croissance significative sur le canal des particuliers. Le bilan est plus mitigé sur celui des sociétés où seul Citroën a sorti son épingle du jeu a près de 20 % tandis que Peugeot a reculé de 7,1 %, Opel de 7 %. Les trois français de PSA ont souffert sur le canal des loueurs longue durée. Enfin, ciel bleu pour DS Automobiles en juin dont les ventes ont bondi de près de 39 % à 3 190 unités, avec une croissance équilibrée, portée par les particuliers (+52 %, 40 % des ventes totales), les sociétés (+130 %, 14 % des ventes) et les loueurs longue durée (+305 %).
Cette explosion sur le canal de la courte durée a aussi été remarquée au sein du groupe Renault. Dacia a affiché la progression la plus flagrante, de 560 % et près de 1 100 unités, même si ces ventes n’ont pesé que pour 6 % de ses immatriculations totales. Dans le même temps, la marque a vu ses ventes croître de près de 25 % auprès des particuliers. Ce qui n’est pas le cas de Renault dont les ventes en courte durée ont explosé de 106 % soit 12 142 unités. La marque au losange a ainsi réalisé en juin pas moins de 20,4 % de ses ventes totales sur ce canal, le tout, en diminuant de 15 % ses ventes à particuliers (17 203 unités), mais avec une hausse sur la longue durée et les sociétés.
Des performances très hétérogènes parmi les marques étrangères
Si les Français ont été en grande forme en juin, le constat n’est pas aussi limpide du côté des marques étrangères. Si certaines ont enregistré de très bonnes performances, d’autres ont carrément plongé en juin. C’est le cas des trois allemands avec -11,8 % pour BMW à 5 876 unités, près de -20 % pour Mercedes (5 769 VP) et -4,5 % soit 5 875 exemplaires pour Audi. Touchées sur tous les canaux, ces marques ont du retirer provisoirement ou non de leur catalogue un certain nombre de leurs modèles, en prévision du cycle WLTP. Même tendance pour Ford qui a subi une baisse de 21,6 % à 7 274 unités, et Nissan qui a poursuivi sa descente, plus structurelle que liée à WLTP, à 15,2 % (6 612 VP).
Les bonnes performances sont à souligner du côté des marques du groupe Hyundai (+30,3% pour Kia et 10,7 % pour Hyundai), boostées par de très bons chiffres sur les particuliers, les sociétés et les loueurs longue durée. Le groupe VW s'est inscrit sur une tendance similaire. Tandis que la marque du même nom a enregistré une croissance de 19 % à 15 881 unités, Skoda et Seat ont continué de bénéficier de croissances significatives, de respectivement 23,1 et 50,6 % soit 3 404 et 3 391 unités. Tous ces constructeurs ont performé sur les canaux sains mais n’ont cependant pas échappé à l’explosion des immatriculations en courte durée avec +356 % pour Kia, +388 % pour Skoda, +33,8 % pour VW, ou encore +36,4 % pour Skoda.
Un marché plus équilibré sur le premier semestre
De manière globale, peu de marques ont réussi à faire reculer la courte durée. Il s'agit de Ford, Nissan, Mercedes, Mazda et Alfa Romeo, qui chutent de toute façon sur quasiment tous les canaux, mais aussi, exceptions notables, de Hyundai et DS Automobiles, dont les ventes se sont concentrées sur les canaux sains des particuliers, les sociétés et loueurs longue durée. A noter que cette poussée de la location courte durée n'est pas représentative du marché sur le premier semestre, avec une croissance plus équilibrée.
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