Puump remporte le Hackathon de Volvo
"On n'a pas fini de vous gonfler." Le moins que l'on puisse est que les concepteurs de Puump ont de l'humour en plus de la créativité. Leur idée a séduit le jury du hackathon de Volvo, organisé ces 6 et 7 février dans l'enceinte de Station F, l'incubateur parisien. Il s'agit d'un service de vérification et de mise à niveau de la pression des pneumatiques, directement sur la voirie et sans nécessiter la présence du propriétaire du véhicule.
A l'origine, un constat, celui que plus de sept véhicules sur dix roulent sous-gonflés en France. Un état de fait qui a des conséquences évidentes sur l'accidentologie, sinon l'écologie. Puump se propose donc d'animer une flotte d'opérateurs qui auront pour mission de se rendre sur le lieu de stationnement du véhicule pour mettre à niveau la pression. Les commandes des clients sont passées tout simplement depuis l'application mobile et, en retour, ces derniers reçoivent un rapport d'intervention et des photographies des éventuels défauts (usure, fissure…).
Chez Puump, on estime à 20 millions d'unités le marché potentiel en Europe, notamment du Sud où les automobilistes se montrent moins assidus sur l'entretien du quotidien. Le modèle économique d'abord B-to-C pourra alors se dupliquer en B-to-B, notamment avec les marques automobiles. En effet, puisque les constructeurs préconisent quatre contrôles annuels de la pression des pneumatiques, Puump imagine alors commercialiser cette prestation autour des 39 euros. Les gestionnaires de flottes et les enseignes d'après-vente pourront également être des cibles.
Si on ne sait pas ce qui a fait basculer la balance en faveur de Puump, il est aisé d'imaginer que les capteurs de pression de pneumatiques pourront automatiser un transfert d'information vers l'application. Avec la prime de 40 000 euros attribués par Volvo et ses partenaires, les vainqueurs du hackathon pourront organiser une expérimentation en mai, à Paris, puis dans une autre ville de l'Hexagone en fin d'année. D'autres grandes agglomérations en Europe devraient suivre rapidement, à en croire le plan de développement.
Le mal des transports et la recharge autonome sur le podium
Les deuxième et troisième du concours percevront 5 000 euros. Il s'agit respectivement de Boarding Ligth et de Gulplug. Sur la base des lunettes anti mal des transports bien connues des visiteurs du Concours Lépine, à la foire de Paris, Boarding Light a inventé un système combinant une centrale vectorielle et un éclairage à LED installé dans les montants à bord du véhicule. Les mouvements de caisse captés par la centrale vectorielle influent sur l'allumage des diodes, de sorte à donner une information aux cerveaux des passagers. Ainsi renseignés, Boarding Light annihile les réactions physiologiques désagréables. Une idée qui pourrait faire son chemin chez les équipementiers en recherche de solutions pour repenser l'habitacle.
Quant à Gulplug, ses ingénieurs veulent aller plus loin que la recharge par induction. Leur technologie se compose d'une station à fixer au sol et d'un câble autonome rétractable, logé dans le soubassement du châssis. La start-up pense de fait pouvoir automatiser le branchement des véhicules au réseau électrique. L'autre intérêt repose justement sur les capacités de gestion du boîtier. Bi-directionnel, il peut charger et connecter le véhicule au Grid, mais également servir de système sécurisé de récupération de données de conduite. Lors de sa campagne de financement participatif, la société a collecté 400 000 euros, soit au-delà de son objectif de 300 000 euros. Proposé en première monte, il pourrait aussi équiper les VE et PHEV pour moins de 1 000 euros en accessoire.
Au pied du podium, citons ExoFlow et son Teddy Care. Si le projet n'a pas obtenu les faveurs du jury présidé par Atif Rafiq, le VP en charge de la digitalisation et de l'IT de Volvo, il a néanmoins le mérite d'ouvrir un chapitre intéressant. Il visait à créer un hub de bornes de géolocalisation des enfants grâce au parc roulant de Volvo. Le cas d'usage présenté était celui du tracking par les parents sur le chemin de l'école. Un émetteur capté par les véhicules en circulation ou en stationnement dans la ville facilite le suivi du parcours, tandis que les caméras frontales peuvent au besoin servir d'interface de communication distante.
Ce qui ramène à deux projets, celui de Vodafone et BMW, qui visait à renforcer le maillage des relais 4G/WiFi dans les villes et surtout à celui de Volvo. En 2014, quelques têtes pensantes du constructeur avaient imaginé un casque de vélo connecté. En X-to-V, celui-ci informait les automobilistes de la présence d'un cycliste à proximité. Sans connaître ce concept, l'équipe d'ExoFlow s'en rapprochait pourtant. France is AI et l'école élémentaire de la Gatolière (69), surchargés d'appels de parents paniqués, attendent quant à eux de pouvoir donner l'impulsion.
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