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Constructeurs

VO : PSA avec AramisAuto

Publié le 17 octobre 2016

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Pour développer son business VO sur Internet, PSA a mis la main sur AramisAuto. Sur 30% du capital du négociant pour être précis, mais le constructeur souhaite devenir majoritaire après une augmentation de capital.

 

(AFP)

Le groupe PSA a annoncé lundi être entré en négociations exclusives pour acquérir le revendeur d'automobiles français AramisAuto, spécialiste des transactions sur Internet, l'un des éléments d'une offensive du constructeur dans le secteur des véhicules d'occasion. "PSA et AramisAuto, leader de la vente en ligne de véhicules d'occasion, sont entrés en négociations exclusives en vue de conclure une alliance capitalistique et stratégique pour accélérer le développement des ventes en ligne de véhicules d'occasion et de services associés", selon un communiqué.

 

Concrètement, au terme des négociations, PSA (propriétaire des marques Peugeot, Citroën et DS) aura racheté les 30% du capital d'AramisAuto actuellement détenus par des investisseurs, le solde étant contrôlé par les cofondateurs du négociant, Guillaume Paoli et Nicolas Chartier. Dans un deuxième temps, PSA souscrira à une augmentation du capital d'AramisAuto, à l'issue de laquelle le groupe automobile détiendra une majorité des parts. Le montant que le constructeur consacrera à ces transactions n'a pas été divulgué.

 

L'opération doit encore recevoir le feu vert des autorités européennes de la concurrence, mais devrait être bouclée d'ici à la fin de l'année, a précisé le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon, lors d'une conférence de presse. "Cette alliance permettra au groupe PSA de rentrer sur le marché de la vente en ligne de véhicules d'occasion aux côtés d'un leader, et également de proposer aux clients d'AramisAuto ses offres de financement, d'assurance, de garantie et d'entretien" des véhicules d'occasion, selon le communiqué.

 

Fondé en 2001, AramisAuto "devrait atteindre 32000 ventes" et un chiffre d'affaires de 360 millions d'euros cette année. L'entreprise a développé des transactions sur mobiles et offre un service d'achat complet par Internet avec livraison, mais aussi reprise d'une voiture à domicile. La société, installée dans 26 points de vente en France et employant 450 personnes, possède aussi une usine de "reconditionnement" à Donzère (Drôme) et propose une garantie "satisfait ou remboursé", avec un credo, "transformer complètement l'expérience client" de l'achat d'automobile d'occasion.

 

AramisAuto restera autonome au sein de PSA, continuera à proposer des voitures de toutes les marques et conservera ses dirigeants actuels. Avec l'alliance stratégique annoncée lundi, elle va pouvoir se lancer à la conquête de l'Europe, selon Guillaume Paoli. De son côté, PSA compte sur cette opération pour contribuer à développer sa présence dans le véhicule d'occasion, où il prévoit une "offensive" dans le cadre de son plan stratégique à cinq ans. Ce plan "Push to Pass", présenté en début d'année, veut faire de l'entreprise un acteur de premier plan dans la mobilité et les services aux automobilistes. "Notre ambition est de quasiment doubler nos ventes de véhicules d'occasion pour atteindre 800000 ventes d'ici à 2021 et de multiplier par quatre les profits liés à cette activité", a indiqué le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, cité dans le communiqué.

 

PSA ambitionne de réaliser le quart des 800000 ventes hors d'Europe, a de son côté indiqué Marc Lechantre, patron de la nouvelle structure de PSA dédiée à l'occasion. Il a insisté en particulier sur le développement de ces ventes en Chine, un marché qui, d'équipement, est en train de muter vers un modèle de renouvellement, et donc d'occasions à écouler dans un réseau dédié.

 

S'il se vend quelque deux millions de voitures neuves par an sur le territoire français, dont la moitié aux particuliers, le marché de l'occasion est près de trois fois plus élevé avec 5,6 millions de transactions en 2015, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles. "C'est une quantité de clients auxquels nous ne nous adressons quasiment pas" pour l'instant, a relevé Jean-Baptiste de Chatillon, pour qui PSA a encore "une capacité de progrès très forte" dans ce secteur.

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