Bureau Veritas entame son virage vers le 100 % électrique
Depuis début 2024, Bureau Veritas France a entamé sa transition vers le 100 % électrique. La société spécialisée dans l’audit, le conseil, les inspections et les essais s’est, en effet, engagée à réduire de 40 % ses émissions de CO2 à l’horizon 2030. La filiale française mise pour cela sur le verdissement de sa flotte, puisque celle‑ci représente la majeure partie de son empreinte carbone.
"Le véhicule fait partie de nos outils de travail, ce qui explique pourquoi la stratégie flotte automobile occupe une place importante dans notre entreprise. Au quotidien, notre mission est d’accompagner les clients dans l’amélioration de leur empreinte carbone, donc nous prêtons également une grande attention à notre impact environnemental qui est, du fait de notre métier, très marqué par notre flotte automobile", déclare Karine Havas, directrice financière chez Bureau Veritas France, en charge des achats, de l’immobilier et de la flotte automobile.
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L’électrification de son parc de véhicules constitue donc un levier majeur pour l’entreprise dans l’atteinte de ses objectifs. L’année 2024 marque ainsi le début d’une politique très ambitieuse reposant sur le 100 % électrique pour tous. "C’est un plan sur trois à quatre ans au minimum, qui va s’exécuter de manière progressive en fonction des besoins de renouvellement", souligne‑t‑elle.
Pour marquer l’amorce de cette transition, Bureau Veritas France a signé en début d’année 2024 un partenariat avec Renault. La société, qui s’est retrouvée face à un important besoin de renouvellement de flotte, a en effet annoncé avoir commandé près de 760 Austral E‑Tech auprès de la marque au losange. "Ces Austral hybrides nous permettent de franchir une première étape dans le verdissement de notre flotte. Et à partir de cette année, nous proposerons un catalogue avec une offre de véhicules 100 % électriques", atteste Karine Havas.
Un nouveau catalogue 100 % électrique
Fort d’une flotte de près de 5 600 unités, Bureau Veritas France dispose à l’heure actuelle de seulement 4 % de voitures électriques. Son parc automobile se compose également de 16 % d’hybrides et hybrides rechargeables, de 19 % de véhicules essence, de 60 % de modèles diesel et d’environ 0,23 % de véhicules roulant à l’éthanol. "Nous sommes donc au début de notre transition, mais nous constatons tout de même une forte progression ces dernières années", avance la directrice financière de Bureau Veritas France.
Si l’entreprise possédait jusqu’alors une flotte extrêmement large, avec environ une trentaine de types de véhicules différents, son passage vers le 100 % électrique fut également l’occasion pour elle de resserrer le choix au sein de son offre. "Aujourd’hui, nous avons onze modèles entièrement électriques à notre catalogue. Notre passage à une stratégie 100 % électrique nous a donc également permis de réduire notre gamme, afin de proposer une offre plus cohérente et plus homogène. Cela nous permet aussi d’avoir des accords plus pérennes avec nos fournisseurs, car nous avons réduit le nombre de marques mises à disposition", détaille Karine Havas.
Qui poursuit : "Une gamme simplifiée rend aussi le choix plus facile pour les collaborateurs, car nous nous sommes rendu compte qu’ils pouvaient rapidement être perdus lorsqu’il y avait trop de véhicules au sein de notre car policy. Nous préférons avoir de bons véhicules fiables, peut‑être en moins grand nombre, mais dans lesquels ils peuvent avoir confiance." La filiale tricolore de Bureau Veritas propose donc aujourd’hui environ trois modèles par type de véhicules, essentiellement des marques françaises.
L’offre commence par de petits modèles comme la Peugeot e‑208, avant de passer aux berlines compactes à l’instar de la Renault Megane E‑Tech ou de la Peugeot e‑308. Bureau Veritas France possède également au sein de son catalogue hors direction le Renault Scenic E‑Tech, le Jeep Avenger 100 % électrique, le Nissan Ariya et la Cupra Born. "Nous allons aussi intégrer, lorsqu’il sera disponible, le futur e‑5008 de Peugeot car les véhicules sept places plaisent énormément et nous avons souvent du mal à en trouver en 100 % électrique", ajoute la directrice financière de Bureau Veritas France.
La société dispose également d’un solide avantage en matière de gestion de parc. Sa flotte de véhicules utilitaires demeure, en effet, relativement marginale par rapport au reste de son parc automobile. Ainsi, si certaines entreprises peuvent rencontrer des difficultés à proposer des alternatives 100 % électriques sur ce segment‑là, la filiale française de Bureau Veritas semble, de son côté, moins concernée. "Il existe néanmoins des exceptions, puisque certains de nos utilitaires sont des véhicules aménagés. Dans ces cas‑là, nous allons avoir plus de mal à les remplacer très rapidement car ce sont des véhicules trop coûteux à convertir à l’électrique", précise Karine Havas.
Former les collaborateurs
Cependant, pour s’engager dans la mobilité électrique, il convient également de former ses salariés au bon fonctionnement de cette nouvelle technologie. Le véhicule électrique peut, en effet, paraître comme un frein pour certains des collaborateurs car il implique souvent un changement majeur dans leur quotidien, avec l’adoption de nouveaux réflexes. "Je pense qu’il y a besoin d’une acculturation et d’une adhésion aux véhicules 100 % électriques. Nous avons donc décidé de former nos 8 500 collaborateurs à travers des webinaires ou des sessions d’information, avec l’intervention de consultants externes", témoigne la directrice financière de Bureau Veritas France.
Avant d'ajouter : "Le fait d’avoir du volume sur certains véhicules nous permet aussi de faire des livraisons groupées et de former nos collaborateurs directement sur leur véhicule. Ils peuvent donc apprendre à bien l’utiliser, afin de réduire leur consommation et ainsi l’impact environnemental de leurs déplacements."
Pour mesurer l’impact environnemental de sa flotte, la société a donc mis en place des outils de business intelligent, qui lui offrent un suivi précis sur le TCO des véhicules. L’entreprise travaille pour cela avec le prestataire PraxIt, qui lui permet de recueillir des données sur tous les éléments qui sont directement liés aux coûts du véhicule, tels que la consommation ou encore le kilométrage.
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Dans la continuité de sa stratégie de verdissement de flotte, l’entreprise a également décidé d’accompagner ses salariés dans le financement d’un véhicule électrique. "Nous avons choisi de faire un réel effort sur la participation du collaborateur pour un véhicule électrique. Celle‑ci est donc beaucoup plus intéressante pour nos salariés que pour un véhicule thermique", explique Karine Havas.
Enfin, la mise en place de dispositifs de recharge apparaît aussi comme un élément essentiel et complémentaire à cette électrification de flotte. Bureau Veritas France a ainsi équipé plus de 90 sites de bornes électriques, essentiellement de la recharge rapide, qui lui permettent aujourd’hui d’être nettement en avance par rapport aux quotas fixés par la loi d’orientation des mobilités (LOM). "Nous avons tout à fait conscience qu’il ne suffit pas d’offrir un catalogue de véhicules électriques pour passer à l’électrification de la flotte. Nous accompagnons donc nos collaborateurs notamment sur les infrastructures et l’installation d’une borne à leur domicile, que nous finançons entièrement", conclut‑elle.
Si elle est encore aux prémices de sa stratégie orientée vers le 100 % électrique, la filiale française de Bureau Veritas semble néanmoins avoir bien défini les bases de cette nouvelle politique ambitieuse. Son catalogue de véhicules entièrement électriques, caractérisé par une gamme nettement simplifiée, ainsi que l’accompagnement et la formation de ses collaborateurs à cette technologie lui confèrent un cadre solide dans l’atteinte de ses objectifs fixés pour 2030.
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