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À Atessa, Stellantis mise sur l'utilitaire sur mesure

Publié le 4 juillet 2025

Par Damien Chalon
5 min de lecture
L’usine d’Atessa, en Italie, assure la production de plus de deux tiers des grands utilitaires de Stellantis. Avec le programme CustomFit, ses compétences ont été élargies. Les principales conversions et quantité de personnalisations sont désormais opérées directement sur site. Deux activités pour lesquelles le groupe nourrit de grandes ambitions.
usine stellantis atessa
Stellantis veut monter en régime dans la transformation et la personnalisation d'utilitaires dans son usine d'Atessa. ©Stellantis

L’usine italienne d’Atessa, plus connue sous le nom de Sevel Sud, est l’une des places fortes de la production de véhicules utilitaires légers en Europe. Ce site créé en 1979 sous forme d’une coentreprise entre FCA et PSA Peugeot Citroën, désormais pleine propriété du groupe Stellantis, s’étend sur 1,2 million de mètres carrés et peut assembler jusqu’à 1 200 utilitaires par jour, dont 80 % partent à l’export. Depuis le démarrage de la production en 1981 des Fiat Ducato, Peugeot J5 et Citroën C25, y ont été assemblés plus de 7,6 millions de véhicules utilitaires légers.

 

Encore aujourd’hui, les grands fourgons sont sa spécialité. Y sont produits les Peugeot Boxer, Citroën Jumper, Opel/Vauxhall Movano et Fiat Ducato qui répondent au nom de code X250. À cela viennent s’ajouter depuis peu les Toyota Proace Max et bientôt les Iveco eSuperJolly, fruits des partenariats industriels signés par Stellantis. L’usine produit deux tiers de ces différents véhicules, le tiers restant étant assuré par le site de Gliwice, en Pologne.

 

Le CustomFit prend ses quartiers à Atessa

 

À la différence du site polonais, anciennement propriété d’Opel, Atessa est en mesure de produire toutes les versions au catalogue (fourgons, châssis cabine, déclinaisons électriques…), soit un total vertigineux de 2 645 combinaisons possibles (moteurs, boîtes, longueurs, couleurs, options…). Les fourgons représentent 48 % de la production, contre 52 % pour les châssis-cabine et conversions. Gliwice, pour sa part, n’assemble que des fourgons. Sevel Sud, qui fait écho à Sevel Nord localisé à Hordain (59), a récemment ajouté une corde à son arc en rejoignant le programme de personnalisation et de conversion CustomFit déployé par Stellantis Pro One dans l’ensemble de ses usines d’utilitaires.

 

 

"Le programme CustomFit est l’un des piliers les plus importants de la stratégie de Pro One", assure Anne Abboud, récemment nommée à la tête de la division VUL de Stellantis. Un moyen pour le groupe d’absorber de la valeur tout en gardant des relations solides avec ses partenaires certifiés. Le constructeur envoie ainsi moins de véhicules chez les carrossiers mais les met à contribution en leur commandant des pièces montées directement dans ses usines, en bout de chaîne.

 

Des caisses grand volume pour les VE

 

C’est ainsi qu’à Atessa sont montées des bennes, des cabines approfondies ou encore des caisses grand volume depuis peu. Ces dernières, fournies par Gruau, offrent un volume de chargement allant jusqu’à 20,5 m3 lorsqu’elles sont montées sur des versions L4. Plusieurs hauteurs et longueurs sont au catalogue. Surtout, cet équipement est totalement adapté aux versions châssis-cabine électriques qui affichent, ainsi préparées, une autonomie de 323 km.

 

 

"Le lancement des versions grand volume sur les modèles électriques confirme le parcours exceptionnel de cette usine, qui s’engage à répondre de manière proactive et rapide aux attentes de nos clients professionnels, selon des standards élevés de qualité et d’efficacité de délai de mise sur le marché", confie Anne Abboud. Ce type de transformation est également un moyen de simplifier le parcours client puisque tout peut se décider à la commande du véhicule en concession. Stellantis met ensuite en avant le gain de temps en évitant les allers-retours du véhicule chez le transformateur. D’autres transformations lourdes pourraient compléter l’offre usine dans un second temps, comme des versions frigorifiques.

 

 

15 % de modèles transformés d'ici deux ans

 

L’ambition du constructeur est d’atteindre 15 % de véhicules transformés en usine d’ici deux ans. Il en était à 8 % en 2024 et navigue actuellement autour de 11 %. Le but n’est pas de réaliser les transformations les plus complexes et les plus chronophages en usine, qui restent une affaire de carrossiers spécialisés. Pour les personnalisations et les aménagements, un catalogue de 20 000 références a été créé en Europe, pour répondre aux besoins les plus spécifiques (stickage, rangements, échelles, grilles de toit, poignées, grilles d’aération, habillage bois...). Seulement 9 % des véhicules étaient concernés en usine en 2024 et l’objectif est de passer à 40 % en 2027.

 

 

Lors de notre visite, nous avons pu apprécier l’organisation CustomFit mise en place au sein de l’usine, avec un hangar dédié où peuvent être traités jusqu’à 300 véhicules par jour. Une ligne était par exemple consacrée aux véhicules destinés à la SNCF, avec la mise en place de stickages spécifiques et d’une buse d’aération dans le compartiment de charge. Une autre était consacrée à Royal Mail. Des lignes éphémères liées aux commandes clients du moment. Pour les interventions les plus lourdes et les plus demandées, les lignes sont opérationnelles dans la durée.

 

Un marché du VUL à la peine

 

Selon Arnaud Leclerc, directeur de Stellantis CustomFit : "La capacité de production directe de nos usines dédiée à l’activité CustomFit est complétée et renforcée par un réseau mondial de 550 partenaires agréés en lien constant avec notre réseau officiel, assurant ainsi un maillage très dense de points de contact. De plus, tous les aménagements réalisés par nos partenaires bénéficient de la même garantie de deux ans que les véhicules sortant directement de l’usine."

 

Le développement des CustomFit Centers est donc un enjeu majeur pour Stellantis. D’autant plus dans le contexte actuel où le marché des véhicules utilitaires légers en Europe est à la peine et où les ventes d’électriques ne décollent pas. Des vents contraires qui pourraient, dans le pire des scénarios, se traduire par des fermetures d’usines, prévient Jean-Philippe Imparato, directeur de Stellantis Europe.

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