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Industrie

Wikango : "La taille de la communauté n'a plus d'importance, notre communication se fera sur l'efficacité"

Publié le 13 juillet 2012

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Loïc Rattier, le président de Wikango, promet du changement à la rentrée. Le fabricant d'assistant d'aide à la conduite, qui ne coupe pas au recul du marché, révèle également son arrivée chez SFR.
Loïc Rattier, le président de Wikango, promet du changement à la rentrée. Le fabricant d'assistant d'aide à la conduite, qui ne coupe pas au recul du marché, révèle également son arrivée chez SFR.

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Quel bilan tirez-vous de votre premier semestre 2012 ?

LOÏC RATTIER. Nos volumes sont en retrait de 25 % par rapport à l'an passé. Le Max s'est écoulé à 40 000 exemplaires. En fait, depuis le 4 janvier et l'arrêté gouvernemental, il y a eu une chute brutale car les gens n'ont pas compris ce qu'il se passait concrètement. Cette érosion des ventes de boîtiers est heureusement en partie compensée par la progression des ventes d'applications mobiles. Depuis quinze jours, nous sommes certifiés NF Outil d'aide à la conduite, une reconnaissance dont nous attendons qu'elle redonne confiance au public.

JA. Doit-on comprendre que vous dénoncez un flou artistique ?

LR. Il y a eu un changement de politique à notre égard, interdisant la commercialisation de nos produits sous leur ancienne forme. En conséquence de quoi, nous avons dû investir dans de nouvelles plateformes logicielles, dix-huit au total, et de nouveaux packagings. Pourtant, à la sortie, nous n'avons aucune communication officielle des pouvoirs publics. Les fabricants, d'une manière générale, ont tout de même attendu six mois avant d'avoir cette certification NF qui, en plus, n'est pas encore définitive. Alors, nous avons mis en ligne un document explicatif, dans lequel le gouvernement soutient enfin notre produit. Cela nous aidera à nous remettre sur les rails petit à petit.

JA. Sans vouloir alimenter davantage la bataille des chiffres, comment justifiez-vous les 3,1 millions de "smart drivers" annoncés sur votre site ?

LR. Cela correspond à notre communauté européenne. En France, il y en a 1,3 million, mais 800 000 sont réellement actifs quotidiennement ou presque. Wikango a tiré ses volumes à la hausse grâce à son intégration à Orange Maps, l'application mobile. D'ici quelques jours, nous serons également natifs au sein de la navigation de SFR. Mais, à notre sens, la taille de la communauté n'a plus d'importance. A la rentrée, notre communication se fera donc sur l'efficacité de celle-ci.

JA. A la rentrée, justement, il y a un autre grand rendez-vous, le Mondial, qu'est-il prévu à cette occasion ?

LR. Nous serons présents sur ce salon et nous y dévoilerons la dernière évolution du Wikango Max. Dans la continuité de notre technologie iRoad, l'objectif de cette mise à jour est de le rendre plus pertinent. Aussi, nous espérons pouvoir y annoncer la signature d'un partenariat en OEM avec un constructeur, mais les délais sont encore incertains.

JA. Comment doit-on s'y prendre pour pérenniser une activité comme la vôtre ?

LR. Ce métier d'assistant d'aide à la conduite devient de plus en plus gourmand en ressources, il nous faut être sur tous les supports. Nous sommes peu en France et en Europe à pouvoir nous targuer d'avoir une communauté efficace, nous devons capitaliser sur ce fait. Si, en France, Wikango a une taille importante, il est crucial de se développer au-delà des frontières. Notre marque est distribuée en Belgique et en Espagne, nous ajouterons l'Italie au tableau, à la rentrée. Nous savons que Coyote y est présent avec Magnetti Marelli et ne rencontre pas pour autant le succès escompté. Wikango devra donc adopter une approche stratégique différente, sans pour autant essayer d'exporter le modèle français.

JA. La question du modèle économique est de plus en plus amenée sur la table, quel est votre sentiment ?

LR. Coyote a retenu le schéma de l'abonnement. Inforad qui privilégie l'achat direct. Chez Wikango, nous avons les deux. Bien sûr, nous préférons celui de l'abonnement mensuel qui est une solution intéressante de par sa rentabilité, mais force est de constater que si le client a le choix, il préfère s'en passer. Nos chiffres en attestent puisque nous réalisons près de 70 % de nos ventes en Millenium contre 30 % avec abonnement. Mais nous ne pouvons prédire combien de temps cet équilibre se maintiendra. Tout dépend du canal de commercialisation.

JA. Votre quête de rentabilité ne vous pousse-t-elle pas à vous tourner vers les flottes ?

LR. Nous pensions sincèrement que cette cible serait une piste avec le changement de législation, il n'en est rien. Quelle en est la cause ? Le fait que nous n'ayons pas été au bout des choses, comme je l'ai dit précédemment, a brouillé le message dans l'esprit des décideurs. Dès lors que tout sera clair et compris par tous, nous ne manquerons pas d'aller proposer nos produits aux grands loueurs.

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