S'abonner
Industrie

Vers un repli du risque dans l'auto ?

Publié le 18 mars 2014

Par Armindo Dias
3 min de lecture
Constructeurs et équipementiers vont afficher des profils de risque moyens à l'international, selon la dernière étude de l'assureur-crédit Euler Hermes. Le profil de risque des constructeurs est significatif et celui des équipementiers moyen dans le seul Hexagone.
Constructeurs et équipementiers vont afficher des profils de risque moyens à l'international, selon la dernière étude de l'assureur-crédit Euler Hermes. Le profil de risque des constructeurs est significatif et celui des équipementiers moyen dans le seul Hexagone.

Tous les secteurs de l'économie ne connaîtront pas la même évolution en 2014. C'est pour le moins ce qui ressort de la dernière étude sur les risques sectoriels de l'assureur-crédit Euler-Hermes ("Tout vient à point à qui sait attendre : à quand un vrai repli des risques sectoriels ?"). Seuls trois secteurs y affichent un profil de risque faible pour 2014 : l'industrie agroalimentaire, la pharmacie et la chimie. Les constructeurs et les équipementiers automobiles y affichent pour leur part un profil de risque moyen, ce qui signifie que les deux secteurs souffrent encore de certaines fragilités et peuvent de nouveau faire face à des ralentissements.

"[Si] le marché automobile mondial continuera de croître en 2014 à un rythme de 5%, et que les marchés européens se reprennent lentement après avoir enregistré un plus bas en dix-sept ans sur 2013, dans certains pays émergents, la croissance a [aussi] connu un coup d'arrêt en 2013 et les perspectives y sont médiocres pour 2014", explique Euler-Hermes. Les profils de risque sont donc très différents d'un continent à l'autre et d'un pays à l'autre.

Des faiblesses structurelles et une guerre commerciale

Pour Euler-Hermes, si les profils de risque des constructeurs automobiles sont faibles en Amérique du Nord, en Asie-Pacifique et en Europe centrale et de l'Est, ils sont en revanche moyens en Amérique latine, en Afrique et en Europe de l'Ouest. Dans le seul Hexagone, le profil de risque des constructeurs est significatif, c’est-à-dire que les constructeurs y souffrent encore de faiblesses structurelles. "Avec une croissance anticipée de 3% en 2014, le marché automobile européen pourrait réaliser un volume de ventes de 12,6 ou 12,7 millions d'unités, explique Yann Lacroix, responsable études sectorielles chez Euler Hermes. Mais si ce début de redressement est le bienvenu, le niveau de ventes restera très faible face aux 16 millions de ventes annuelles de 2007. Les problèmes de surcapacités et de rentabilité des constructeurs généralistes resteront donc posés, d'autant que la guerre commerciale se poursuivra pour maintenir ses parts de marché." La Chine et les Etats-Unis devraient continuer, eux, à tirer le marché mondial en 2014. L'assureur-crédit estime en effet que les ventes d'automobiles progresseront de 10% dans l'empire du Milieu, à près de 20 millions d'unités, et de 4% aux Etats-Unis, à 16,5 millions d'unités.

Emancipation des équipementiers

Les profils de risques des équipementiers ? S'ils sont faibles en Amérique du Nord, en Afrique et en Asie-Pacifique, ils sont moyens en Amérique latine, en Europe centrale et de l'Est, et en Europe de l'Ouest (c'est aussi le cas dans le seul Hexagone). "Le monde des équipementiers a changé au cours de la dernière décennie, explique Yann Lacroix. Considérés il y a quelques années comme de simples sous-traitants, ils ont su s'émanciper de leurs clients traditionnels, le plus souvent nationaux, et investir sur les nouveaux marchés porteurs. C'est avec cette stratégie, en se positionnant comme leader d'un métier et en élaguant les métiers «non core», qu'ils ont renforcé leur pouvoir de négociation pour imposer leurs prix de vente [et donc] afficher un bon niveau de rentabilité."

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle