Valeo pénalisé par des dépréciations d'actifs en Russie
Au premier semestre 2022, l'équipementier automobile français Valeo a enregistré un chiffre d'affaires de 9,41 milliards, en progression de 5 %. En parallèle, le groupe a vu sa marge chuter de 48 millions d'euros, principalement liée à la dépréciation d'actifs de 32 millions d'euros en Russie. "Nous serons positifs à la fin de l'année", a indiqué le directeur général du groupe, Christophe Périllat.
Il est néanmoins satisfait des résultats : "Ils sont bons d'un point de vue financier, car ils sont en croissance de 5 % dans un marché automobile dont la production est en baisse de 2 % (-11 % en Europe, NDLR)." Il a salué "la bonne résilience des résultats dans un contexte difficile, marquée par une inflation élevée, la pénurie de composants électroniques, les mesures de confinement en Chine et le conflit en Ukraine". En pleine crise de l'industrie automobile mondiale, le dirigeant s'est notamment réjoui du "niveau élevé de prises de commandes" qui viennent souligner la dynamique commerciale de l'équipementier automobile.
Elles atteignent 13,1 milliards d'euros au premier semestre 2022 pour Valeo et 2,9 milliards pour Valeo Siemens eAutomotive (VSeA), spécialisée dans les composantes de moteur électrique. De plus, la demande est forte dans le domaine de l'aide à la conduite, qui affiche une performance de 7 points supérieure à la production automobile mondiale.
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Pour les mois à venir, Christophe Périllat se dit confiant. "On voit que le marché s'améliore de trimestre en trimestre", a-t-il déclaré. Le groupe table sur un redressement des ventes de voitures dans le monde au second semestre 2022 pour atteindre, au final, 80,8 millions d'unités vendues sur l'année, sur la base des prévisions de S&P Global Mobility.
Dans le détail, le chiffre d'affaires première monte (7,8 milliards d'euros) a légèrement progressé au premier semestre (+1 %) grâce à la hausse du contenu par véhicule, même si la production de voitures a baissé. En revanche, le chiffre d'affaires du marché du remplacement, activité qui représente 12 % du chiffre d'affaires du groupe (1,14 milliard d'euros), a bondi de 11 %. Il a été qualifié d'"exceptionnel" par Christophe Périllat.
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Un chiffre qui donne probablement un indice sur le comportement des automobilistes qui auraient tendance à garder plus longtemps leur voiture. Christophe Périllat préfère voir dans cette progression les résultats d'un taux de service et de livraison plus important et d'une augmentation du nombre de références dans le catalogue. "A titre d'exemple, c'est notamment le fruit du rachat de la société allemande FTE, spécialisée dans l'embrayage", explique-t-il. Cela nous a permis de créer de la croissance avec une offre produits complémentaire par rapport à ce que nous proposions auparavant."
En Chine, où Valeo est très implanté, les confinements "ont eu des conséquences importantes sur le chiffre d'affaires du mois d'avril", mais l'activité "a retrouvé son niveau normal dès début juin", a précisé l'équipementier.
En ce qui concerne la hausse des prix des matières premières, Valeo dit avoir mis en place un plan de compensation en augmentant ses prix auprès de ses clients, avec un reste à charge pour le groupe s'élevant à 200 millions d'euros.
Enfin, l'intégration de Valeo Siemens eAutomotive, une coentreprise avec Siemens dont Valeo a racheté l'intégralité des parts, "permettra de réaliser 120 millions d'euros de synergies à l'horizon 2025", a signalé Christophe Périllat.
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