Une stratégie gagnante pour Valeo
“Nous ne bouderons pas notre plaisir” a commencé Jacques Aschenbroich, le président du Groupe Valeo avant de commenter des chiffres témoignant d’une croissance convaincante. Tout d’abord, le chiffre d’affaires a atteint les 10,9 milliards d’euros en 2011, soit une hausse de 13 % tandis que la marge opérationnelle s’élevait à 704 millions d’euros (6,5 % du CA) et le résultat net à 427 millions (3,9 % du CA). La rentabilité sur investissement (ROCE) s’avère supérieure à 30 % pour la deuxième année consécutive. Par ailleurs, un cash flow libre de 232 millions d’euros a été généré et ce, malgré la haute teneur en investissements nécessaires pour pallier les hausses de production et de conception à venir. En clair, les résultats soulignent une structure financière solide, “une flexibilité financière très bonne”, une nécessité pour le président qui entend bien conserver, pour le groupe, le statut “investment grade” de Valeo (les fameuses notations…). “Nous avons quasiment doublé les marges entre la période d’avant la crise et aujourd’hui, et triplé les résultats nets pendant la même période”, souligne Jacques Aschenbroich. La hausse du chiffre d’affaires en première monte s’avère plus significative encore, avec 16 % de croissance, qui révèle une surperformance du groupe en la matière sur la plupart des zones de production. Grâce à l’intégration réussie de Niles (juillet 2011), à la prise de commandes chez les constructeurs asiatiques, Nissan, Hyundai, et chinois, Valeo a pris 10 points de plus que le marché (production automobile), soit une augmentation de son chiffre d’affaires “Asie” première monte de plus de 10 %, pour un total de 25 % du CA global.
Rééquilibrage offensif
Avec cette croissance en Asie, la part de ce marché dans le chiffre d’affaires de Valeo est passée de 13 % en 2007 à 22 % en 2011 jusqu’à 25 % en comptant Niles et la reprise des opérations au Japon. Une montée en puissance voulue par Jacques Aschenbroich qui fonde sa stratégie, d’une part, sur l’équilibrage des marchés et la prise de parts sur les pays émergents, et, d’autre part, sur l’innovation technologique, avec, en ligne directrice, la réduction des émissions de CO2. De façon étonnante, sur un marché chahuté, Valeo a réussi un très bon cru en Amérique du nord, affichant rien moins que 31 % de croissance (CA première monte), soit 21 points de mieux que le marché de la production automobile. La part Amérique du Nord comptant pour 15 % du CA. “Mais, poursuit Jacques Aschenbroich, nous continuons de performer aussi en Europe (plus de 5 points) qui représente 53 % de notre chiffre d’affaires première monte.” Equilibrage des zones géographiques et marchés, mais aussi équilibrage des clients, comme en témoigne l’égalité au second semestre 2011 de la part des clients asiatiques (29 %) et de celle des clients allemands, de 29 % également. Côté produits, une certaine harmonie a aussi été respectée avec, cependant, une croissance moins significative, pour la famille “Systèmes Thermiques”, plus impactée par la catastrophe au Japon. Une famille qui prend, néanmoins, 9 % de plus (en OEM) à 3,140 milliards d’euros. La division Systèmes de Confort et d’Aide à la Conduite atteint les 2,157 milliards, soit une progression de 14 %, les Systèmes de Propulsion prennent 19 % à 3,126 Mds d’euros et les Systèmes de Visibilité, 12 %, pour un chiffre d’affaires de 2,549 milliards d’euros.
Perspectives réjouissantes
“Nous sommes très satisfaits de nos résultats mais ce qui est encore plus important, c’est le niveau de nos prises de commandes, gage de notre croissance future”. Il atteint les 14,5 milliards d’euros, un montant record pour Valeo. “C’est le signe que nous intéressons toujours plus nos clients et des clients nouveaux par nos innovations technologiques. Nous ne vendons pas, en effet, de “commodités””. Les effets induits de ces perspectives de croissance se traduisent par l’embauche de 15 000 personnes à horizon 2015, dont 1 000 chercheurs par an. La France ne sera pas oubliée, puisque 30 à 40 % de ces chercheurs travailleront dans notre pays. Jacques Aschenbroich n’a pas hésité à rappeler l’importance du Crédit Impôt Recherche, une disposition qui soutient la Recherche en France et la localisation de celle-ci en… France. “Sans cette disposition, nous aurions tout autant investi en recherche mais nous n’aurions pas pu le faire de façon aussi forte dans notre pays.” Un bémol, cependant, doit être signalé, la “légère” décroissance du marché de remplacement chez Valeo en 2011. Ce qui ne signifie, en aucune façon, un manque d’investissement, “pour une branche qui représente 17 % de notre chiffre d’affaires, qui a une croissance structurelle de 3 % par an et qui, historiquement, revêt une grande importance pour Valeo”. Et le président du groupe d’évoquer la création de Valeo Service en Amérique du Nord, du déploiement des équipes dédiées en Chine, - même si cela prend du temps, des accords de distribution dans de nombreux pays, et l’implantation prochaine de Valeo Service en Inde. Le chiffre d’affaires du remplacement s’établissant en 2011 à 1,412 milliard d’euros soit 1 % de plus à périmètre et taux de change constants (CA consolidé). Tous les voyants sont donc au vert.
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En bref
Valeo emploie 68 000 collaborateurs dans 28 pays dans 124 sites de production, 21 centres de Recherche, 40 centres de Développement et 12 plates-formes de distribution.