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Industrie

Un marché des lubrifants erratique en 2020

Publié le 14 décembre 2020

Par Marc David
4 min de lecture
Après une éclaircie durant la période estivale et à la rentrée de septembre, le marché des lubrifiants risque fort de subir un nouveau coup d’arrêt d'ici à la fin de l’année 2020. Une dernière ligne droite qui pourrait toutefois permettre, selon l'intensité de la baisse, de limiter les dégâts à l'heure du bilan annuel.
Plus ou moins impacté par la baisse d’activité dans les ateliers, le marché des lubrifiants version 2020 demeurera négatif à l’heure du bilan.

 

Avec un recul de 16,9 % (équivalent à 120 700 tonnes) sur les six premiers mois de l’année 2020, selon les chiffres du CPL, le marché des lubrifiants soulevait au moins deux interrogations : la période estivale, théoriquement synonyme d’un trafic soutenu, allait-elle confirmer l’éclaircie entrevue sur le mois de juin (+ 5,4 %) ? Et quid de la reprise de septembre ? Pour ce qui est des congés d’été, les choses ne se présentaient pas au mieux avec un mois de juillet en recul de 4,1 %. Fort heureusement, août permettait de retrouver une tendance positive, puisque ce mois se bouclait sur une progression de 3,6 %.

 

Une tendance à la hausse confirmée à la reprise de septembre avec une progression de 4,1 %  (24 700 tonnes). De quoi être en mesure de rogner un peu plus la courbe négative au cumul depuis janvier, avec un recul de 11 % (-13,6 % pour les seules voitures de tourisme). Avec une baisse "limitée" de 1,4 %, le mois d’octobre confirme d’ailleurs cette tendance puisque selon les estimations du CPL, la régression enregistrée sur les 10 premiers mois de l’année se situe précisément à 10 %. Un moindre mal, sans doute.

 

Une baisse d’activité plus ou moins marquée sur le secteur de l’après-vente

 

Maintenant, au-delà de ces données brutes, quelle évolution au niveau des principaux indicateurs du marché ? D’abord, le marché VP neufs a enregistré un recul de 27 % en novembre, le recul s’établissant à un niveau très proche de -26,9 % au cumul des 11 premiers mois de l’année, soit 1 463 796 unités immatriculées. Or, il faut le rappeler, le CPL prend en compte les premiers pleins dans ses statistiques. A ce niveau, difficile de se projeter, dans la mesure où le dernier mois de l’année demeure toujours le plus difficile à appréhender.

 

Pour ce qui est de l’activité liée à l’après-vente, les ateliers ont apparemment tenu le choc puisque le recul, à fin novembre, s’établirait à 10 % pour les concessionnaires, et entre 15 à 25 % pour le réseau secondaire, selon que le point de vente se situe en zone rurale ou en zone urbaine. Toutefois, il convient de nuancer. En effet, une baisse d’activité quelle qu’elle soit (le CNPA évoquant même une baisse de jusqu’à -40 % pour de nombreux professionnels) ne signifie pas, systématiquement, une baisse de commandes, tout du moins pour ce qui concerne les lubrifiants. Les propos d’Eric Candelier, le président de Yacco SAS attestent d’ailleurs cette thèse. "Certes, différents observatoires font état d’une baisse d’activité des ateliers mais en ce qui nous concerne, nous n’avons pas ressenti de fléchissement au niveau de nos prises de commandes, note-t-il. Pour ce qui est de novembre, nous sommes même en légère progression. Maintenant, impossible d’affirmer que décembre accréditera cette tendance."

 

Les secteurs du transport et de l’agraire moins touchés que l’automobile

 

Autre témoignage, celui d’Eric Lhomer, directeur général de Lubexcel qui distribue rappelons-le les marques Shell (le pétrolier à la Coquille demeurant le premier fournisseur mondial de lubrifiants pour la 14ème année consécutive, selon le rapport 2020 de Kline & Company) et Texaco, ainsi que sa marque en propre. "Après la très grosse activité sur la période estivale, due notamment au rattrapage lié au contrôle technique et aux départs en congés, nous avons constaté un léger recul de l’activité en septembre/octobre, sachant que les professionnels de l’automobile ont travaillé davantage au jour le jour du fait d’un trafic moindre, conséquence du télétravail en particulier, explique-t-il. Bien sûr, le constat est identique en novembre, et ce d’autant plus que le trafic s’est davantage ralenti en raison du re-confinement. Maintenant, le retrait ressenti sur le secteur automobile ne s’est absolument pas reflété sur la partie Transport, TP et Agraire, qui se maintient plutôt bien."

 

Membre du groupe Dubreuil, Lubexcel est effectivement assez bien placé pour appréhender le niveau d’activité dans les ateliers, y compris au niveau de la vente de pièces détachées. Pour ce qui est du trafic sur le seul mois d’octobre, les données du CPDP (Comité Professionnel du Pétrole), remontées par l’UFIP (Union Française des Industries Pétrolières) font état d’une baisse de 6,2 % de la consommation de carburants routiers (- 7 % pour le gazole ; - 3,7 % pour le super). En 2020, le marché des lubrifiants affichera un bilan négatif mais le dernier trimestre pourrait permettre de limiter les dégâts.

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