Trump lâche du lest sur les droits de douane, mais maintient la pression sur l’automobile

Donald Trump a beau jouer avec les nerfs des dirigeants de la planète, ce sont les siens qui ont craqué les premiers face à la menace des marchés financiers et notamment la flambée des taux à long terme. La Chine, qui reste l'un des créanciers importants de la dette américaine avec 770 milliards de dollars détenus sur un total de 34 700 milliards de dollars, avait notamment commencé à vendre ses bons du Trésor.

Après une nouvelle escalade de langage et une salve de grossièretés à l'encontre des pays menacés de taxes, le président des États-Unis a donc fait marche arrière. Il a décidé, le 9 avril 2025, de suspendre, pour une durée de 90 jours, l’ensemble des droits de douane réciproques fraîchement instaurés.

Cette suspension ne s’applique cependant ni aux véhicules ni aux produits stratégiques comme l’acier et l’aluminium, selon la précision de Scott Bessent, secrétaire au Trésor, lors d’un point presse à la Maison-Blanche.

Pas de changement pour l'instant sur l'automobile

Les taxes sectorielles sur les véhicules et le droit de douane de 25 % sur les importations automobiles, en vigueur depuis le 3 avril 2025, demeurent donc inchangées. À moins d'un nouveau revirement qui viendrait ajouter du chaos au chaos ! Car la pression reste forte. Selon les analystes, les droits de douane automobiles pourraient gonfler les prix des voitures neuves américaines de 2 500 à 5 000 dollars, et jusqu’à 20 000 dollars pour certains modèles importés.

Rien n'est désormais impossible pour le locataire du bureau ovale. Surtout au regard de l'escalade entre la Chine et les USA. La Chine reste en effet toujours soumise à une surtaxe colossale de ces produits de 125 %, qui s'apparente plus à un embargo qu'à de simples droits de douane.

Face à ce revirement, Wall Street a signé un rebond spectaculaire avec une hausse de 10 % de l'indice Nasdaq. L'annonce du gel de 90 jours des droits de douane supplémentaires décidé par Donald Trump fait flamber la Bourse de Paris dans le sillage des places asiatiques. À l'ouverture des marchés, ce 10 avril 2025, l'indice CAC 40 gagnait 6,3% à 7 296 points.