Stéphane Séjourné veut créer un leasing social européen pour relancer la filière automobile
L'industrie automobile reste l'une des préoccupations majeures des institutions européennes. Celles-ci veulent sortir du piège de l'étau des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, d'un côté, et la chute d'un marché qui pourrait coûter des centaines de milliers d'emplois à l'échelle du continent, de l'autre.
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C'est sur ce thème que Stéphane Séjourné a été auditionné le 12 novembre 2024 par le Parlement européen. La chambre qui a été réélue en juin dernier doit valider la composition de la nouvelle Commission européenne dont les membres ont été proposés par les gouvernements membres de l'Union. L'ancien ministre français des Affaires étrangères sous le gouvernement de Gabriel Attal a été désigné par Emmanuel Macron pour occuper le poste de commissaire à la Prospérité et à la Stratégie industrielle.
Un plan très français
Les eurodéputés l'ont interrogé notamment sur les enjeux de la filière automobile dans un contexte complexe, entre chute du marché, concurrence internationale exacerbée, réglementation antipollution très ambitieuse et transformation technologique extrêmement coûteuse. Stéphane Séjourné a ainsi répondu en proposant un plan pour relancer les ventes.
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"Je peux contribuer à créer les conditions d’une demande supplémentaire pour les véhicules électriques dans les prochaines années", a-t-il déclaré. Dans le panel de propositions évoquées, il a cité "le leasing social" et un bonus écologique sur les flottes d'entreprise. L'ancien ministre macroniste a recyclé les dispositifs mis en place en France.
Il a également indiqué qu'il fallait traiter la question des prix de l'électricité ainsi que les "surcapacités qui viennent de l'étranger". Autrement dit, il se place dans la continuité de la mandature précédente qui a décidé de mieux contrôler les importations de voitures chinoises. Ainsi, le futur commissaire européen a tranché en faveur des tenants d'une politique ferme vis-à-vis de Pékin (la France notamment) contre ceux qui veulent assouplir la position de l'Union européenne (l'Allemagne).
Un dialogue avec l'ensemble de la chaîne de valeur
Il a également rappelé que l'objectif de 2035 de la fin des ventes de voitures thermiques neuves serait maintenu, mais il souhaite utiliser une nouvelle méthodologie : "L’objectif est d’arriver à ce qu’on a voté, mais avec des moyens différents", a-t-il déclaré.
Stéphane Séjourné a rappelé que l'industrie automobile devrait profiter du futur fonds pour la compétitivité qui devrait permettre à la filière d'accélérer sa mutation technologique, dans une démarche de promotion de la voiture propre. Il a promis d'établir un dialogue avec l'ensemble de la chaîne de valeur automobile dès lors que la Commission commencera sa mandature.
Enfin, toujours aux antipodes des positions de Berlin, Stéphane Séjourné n'a pas l'intention d'avancer le calendrier de la clause de revoyure. "Il faut s’en tenir à ce qui a été voté", a-t-il répondu.
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