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Industrie

Signe de sa croissance, Aixam augmente sa production avec une nouvelle usine

Publié le 26 septembre 2024

Par Jean-Baptiste Kapela
6 min de lecture
Le constructeur de véhicules sans permis a inauguré sa nouvelle usine à Andancette (26). Un site ultramoderne qui complète ceux d'Aix-les-Bains (73) et de Chanas (38), et qui va permettre à Aixam de produire 23 000 voitures par an. 
Inauguration de l'usine Aixam d'Andancette (26). ©Le Journal de l'Automobile
Inauguration de l'usine Aixam d'Andancette (26). ©Le Journal de l'Automobile

Depuis son rachat par le groupe américain Polaris en 2013 (qui compte l’entreprise Goupil dans ses rangs), le constructeur français de voitures sans permis (VSP), Aixam, connaît une croissance de ses ventes de 124 % en Europe, passant de 8 558 à 19 131 VSP vendus.

 

Aixam, qui a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 219 millions d’euros et qui compte 370 employés, entend soutenir cette bonne dynamique en augmentant ses capacités de production. C'est pourquoi, il vient d'inaugurer une nouvelle usine à Andancette (26), dans la Drôme, le 24 septembre 2024. Un site d’une superficie totale de 17 400 m² qui a nécessité 15 mois de travaux et un investissement de 30 millions d’euros. Comptant 160 salariés, le bâtiment accueille un bureau d’études, un atelier de fabrication de châssis (Carmétal), une carrosserie (Carmax) ainsi qu'une zone d'assemblage final.

 

"Cette usine répond au besoin d’augmenter la capacité de production liée à notre marché et d’introduire de nouvelles technologies qui vont nous permettre d'être plus efficaces et de réduire nos coûts. La fabrication de châssis avait auparavant lieu à Chanas (38). L'usine d’Andancette permet de libérer de l’espace disponible dans cette dernière afin d’augmenter nos volumes", précise Olivier Pelletier, directeur général d’Aixam.

 

Une réorganisation stratégique de la production

 

Il complète donc les sites de Chanas dorénavant alloué au thermoformage et à l’usinage des pièces de carrosserie, et d'Aix-les-Bains (73), désormais affecté à la chaîne d'assemblage des berlines et au siège social. Une réorganisation stratégique qui a pour objectif de renforcer la synergie entre les trois sites de production. Avec cette nouvelle usine, Aixam est en mesure d’augmenter la production de 15 % afin d’atteindre les 23 000 véhicules à l’année. À moyen terme, l’entreprise assure qu’elle pourra parvenir à une capacité de production de 30 000 VSP.

 

Le site accueille un bureau d’études, un atelier de fabrication de châssis (Carmétal) et une carrosserie (Carmax). ©Le Journal de l'Automobile-J.-B. Kapela

 

La nouvelle usine bénéficie d’un équipement technologique de pointe avec notamment un nouveau procédé de décapage laser. Une technologie qui remplace les méthodes traditionnelles de sablage ou de traitement chimique pour préparer les surfaces métalliques. Autre particularité, le site d’Andancette se trouve équipé de 2 240 m² de panneaux photovoltaïques permettant une autosuffisance énergétique de 240 kW, précise le constructeur. L’usine devrait disposer prochainement au total de 6 700 m² de panneaux photovoltaïques.

 

L'usine accueille les dernières technologies en matière de décapage laser. ©Le Journal de l'Automobile-J.-B. Kapela

 

Un marché qui a le vent en poupe

 

L'objectif de ce site est de répondre à une demande grandissante en matière de VSP en Europe depuis la crise sanitaire et la commercialisation de la Citroën Ami. Si en 2019, 27 000 VSP ont été mis à la route sur le Vieux Continent, leur vente a augmenté de 150 % pour atteindre les 65 000 véhicules écoulés. Sur le marché hexagonal, la croissance est de 125 % (de 13 000 véhicules en 2019 à 29 000 unités écoulées en 2024).

 

A lire aussi : Les voitures sans permis disent merci à l’Ami

 

En Europe, Aixam affiche une part de marché de 55 % (62 % en France). Si les voitures sans permis restent l’apanage des personnes âgées, le public se rajeunit. En effet, 25 % des clients de la marque sont désormais des adolescents. Les adultes sans permis représentent tout de même la plus forte part des ventes (60 %). Les clients professionnels cumulent quant à eux 12 % des immatriculations de VSP.

 

La zone d'assemblage se trouve désormais dans l'usine d'Andancette. ©Le Journal de l'Automobile-J.-B. Kapela

 

"Nous nous focalisons vraiment sur les jeunes avec notre gamme Minauto et mettons ainsi en valeur de nouvelles formes de mobilités. Ces véhicules, sur lesquels nous ne mettons pas nécessairement toute l’accessoirisation que nous avons sur notre gamme classique Aixam, vont nous permettre d’avoir des coûts et des prix plus agressifs, explique Olivier Pelletier. Une gamme un peu plus premium que la concurrence, qui devrait s’enrichir dans les mois à venir. Nous espérons obtenir 20 % à 30 % sur ce marché-là. Sur la gamme Aixam, nous avons tous les codes de la voiture, à l’image de l’ABS ou encore l'écran tactile."

 

Une orientation vers les réseaux spécialisés

 

Concernant la distribution de ses véhicules, Aixam peut compter sur un réseau de 600 points de vente à travers l’Europe, dont 230 rien qu’en France. À noter que 60 % du réseau sont dédiés à l’activité de vente et d’après-vente de voiture sans permis. "Nos concurrents, Citroën et Fiat, ont un circuit de vente direct et d’autres souhaitent considérablement changer le modèle de distribution des VSP. Nous avons une philosophie très différente", présente le directeur général d’Aixam.

 

En effet, le spécialiste de la voiture sans permis préfère s’appuyer sur son réseau pour développer ses ventes. "Notre segment traditionnel a besoin davantage de services spécifiques. C’est vraiment un élément de différenciation par rapport aux autres", renchérit Olivier Pelletier.

 

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Si Aixam passe aussi par les groupes de distribution, en particulier les réseaux spécifiques aux mobilités douces, ce n’est pas le moyen qu’il privilégie. "Nos volumes sont sans commune mesure avec ceux des voitures classiques. Nous préférons les concessions historiquement dédiées à ce marché, souligne Olivier Pelletier. Dans les réseaux de distribution plus classiques, il est préférable qu’il y ait un corner ou un magasin spécifiquement dédié à la vente de VSP pour que notre produit ne soit pas noyé dans la masse. Or, le VSP est souvent perçu comme un marche-pied pour la vente de modèles plus classiques dans ces concessions classiques", assure-t-il.

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