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Industrie

Retour aux bénéfices pour Plastic Omnium

Publié le 22 février 2022

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
L'équipementier automobile affiche des résultats annuels en nette amélioration pour l'année 2021 et une marge opérationnelle de 4,2 %. Plastic Omnium s'est mis en position de se prémunir des effets de l'inflation et de la montée en puissance des véhicules électriques.
Plastic Omnium a dégagé une marge opérationnelle de 4,2 % sur l'exercice 2021.

Plastic Omnium a délivré de bons résultats au bilan de l'année 2021. Alors que l'équipementier automobile avait revu à la baisse ses objectifs à l'automne 2021, ce dernier a publié, le 22 février 2022, un chiffre d'affaire de 8 milliards d'euros (+4,6 % à périmètre constant), un résultat net de 126 millions d'euros et une marge opérationnelle qui atteint 4,2 %.

 

"2021 a été une année très spéciale, avec la pénurie des semi-conducteurs. La croissance du marché mondial n'a atteint que 3 % alors que les prévisions tablaient plutôt sur +10 % par rapport à 2020", a expliqué Laurent Favre, directeur général de Plastic Omnium. "Mais nous avons enregistre un bénéfice net très correct et surtout nous avons généré beaucoup de trésorerie, ce qui en temps de crise permet de rester indépendant."

 

2022 s'annonce prometteuse avec un niveau de carnet de commandes record, bien supérieur au chiffre d'affaires. L'équipementier travaille d'ailleurs sur des prévisions de marché établis par IHS Markit qui table sur un volume de 81,4 millions de véhicules dans le monde cette année. Prudent, Plastic Omnium s'est basé, quant à lui, sur un volume de 76 millions de véhicules et compte atteindre une marge opérationnelle comprise entre 5 et 6 % pour cette année.

Une inflation jamais vue

 

Le volume est une chose mais la valeur une autre. Comme l'ensemble de l'industrie automobile, Plastic Omnium souffre d'une inflation qui concerne tous les domaines. La hausse des prix des matières premières, de l'énergie, de la logistique mais aussi des salaires.

 

"Nous subissons cette inflation tous azimut. Aujourd'hui, nous n'avons plus de problème de pénurie, mais de coûts, y compris dans les salaires. Aux États-Unis, tous marchés confondus, on estime que 6 à 8 millions de salariés ont disparu du monde du travail suite à la crise sanitaire. De notre côté, nous avons même dû augmenter les salaires, parfois de 10 %", poursuit Laurent Favre.

 

Si pour cette année, l'équipementier estime être couvert contractuellement sur la hausse des prix des matières premières, l'inflation sur la logistique (le prix des containers a été multiplié par dix), le coût de la logistique et de personnel devront être abordés dans les négociations avec les constructeurs, qui s'annoncent "très intenses et dans lesquelles des compromis devront être trouvés."

 

La belle histoire de l'hydrogène

 

Alors que l'Europe se prépare à abandonner le moteur thermique, même si la Commission européenne devra faire face à un nouvel adversaire à son "Fit for 55" avec l'Allemagne, Plastic Omnium se prépare à la montée en puissance de sa diversification dans les réservoirs à hydrogène. Le chiffre d'affaires de cette division atteint actuellement moins de 25 millions d'euros. Mais dès 2025, celui-ci devrait augmenter à 300 millions d'euros, ce qui apportera une capacité d'autofinancement avant, dès 2030, de grimper à 3 milliards d'euros.

 

"Actuellement, 8 % du chiffre d'affaires de Plastic Omnium est généré par le véhicule électrique (12 % en dehors de l'activité réservoirs), qui ne pèse que 6 % du marché des véhicules neufs. Ce qui signifie que nous sommes surexposés à cette motorisation. L'hydrogène nous apportera une moindre exposition, surtout que nous voyons progresser cette énergie sur la mobilité dite lourde, comme les poids lourds, les bus, les VUL mais aussi les véhicules particuliers notamment avec les contrats passés avec les japonais et les coréens", avance Laurent Favre qui s'appuie sur une hypothèse de marché de 2 millions de véhicules à hydrogène en 2030.

 

Acteur de la consolidation du marché

 

Au-delà de l'hydrogène, l'équipementier se met en position de devenir un acteur de la consolidation du marché de l'équipement automobile, en mettant toujours plus de technologies dans les produits proposés. "Les constructeurs  veulent trouver des partenaires capables de produire et d'assembler des modules toujours plus complexes", affirme le directeur général de Plastic Omnium qui observe que ces derniers se concentrent sur le software, la batterie et les datas.

 

L'équipementier a notamment noué un partenariat avec une start-up française (Greenerwave), qui met au point un radar 4D. Ce dernier utilise toute la surface d'un pare-chocs pour en faire un radar qui détecte non seulement les obstacles mais aussi leur type (objet, mur, individu...). Une technologie existante sur les lidars mais à moindre coût. Une première mise en production est envisagée en 2025.

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