Plastic Omnium signe une performance solide au premier semestre 2021
Plastic Omnium a renoué avec les bénéfices au premier semestre 2021, sur fond de pénurie de composants électroniques qui perturbe grandement son marché, et se montre un peu plus optimiste pour l'ensemble de l'année 2021, a indiqué, mercredi 21 juillet, l'équipementier automobile. Sur les six premiers mois de l’année, son résultat net atteint 142 millions d'euros, après une perte de 404 millions l'an passé. Un retour dans le positif essentiellement lié au rebond de l’activité en Asie, et plus particulièrement en Chine.
Son chiffre d'affaires s'est lui établi à 3,8 milliards d'euros, en forte progression (+27,8 %) par rapport au premier semestre 2020 marqué par le début de la crise du Covid, mais toujours inférieur aux 4,6 milliards enregistrés au 1er semestre 2019. La marge opérationnelle grimpe à 234 millions d'euros au premier semestre, soit 6,2 % du chiffre d'affaires, contre -3,9 % l'an passé (-116 millions d’euros), mais plus de 10 % avant 2019.
"Nous avons été capables de rebondir très vite et de réaliser une performance solide dans un contexte de marché difficile", a souligné le directeur général du groupe, Laurent Favre, lors d'une conférence téléphonique. L'équipementier, qui conçoit et fabrique des éléments extérieurs de carrosserie (notamment des pare-chocs), des réservoirs d'essence et des systèmes de dépollution des véhicules, estime à 550 millions d'euros les pertes de production liées à la pénurie de composants électroniques, du fait des arrêts de chaines des constructeurs automobiles.
A lire aussi : Plastic Omnium réalise un bon premier trimestre 2021
Le dirigeant rappelle que 38 millions de véhicules ont été produits au premier semestre 2021 dans le monde, contre 44 millions en 2019. "Le niveau de production est très faible, le marché est contraint en production alors qu’il doit faire face à une demande forte, notamment en Chine et en Amérique du Nord", explique-t-il. La pénurie de composants plombe selon lui la production automobile d’environ 10 %.
L'équipementier utilise peu de semi-conducteurs mais dépend de ses clients, les constructeurs, qui l'informent "parfois la veille pour le lendemain" qu'ils vont devoir arrêter leur production, a souligné Laurent Favre. "Est-ce que ces arrêts de production vont être récupérées au second semestre ? Probablement pas. On considère que la crise va durer jusqu'au 4e trimestre ou au-delà", a indiqué le dirigeant. Il y a également une "certaine tension" sur d'autres matières premières comme la peinture, les plastiques, ou l'acier, a indiqué Laurent Favre, mais elles n'ont pas d'impact sur la production pour le moment.
Toujours est-il que Plastic Omnium a légèrement revu ses objectifs à la hausse pour l'année 2021, avec une marge opérationnelle d'au moins 6 % du chiffre d'affaires et une génération de flux de trésorerie libre "significativement supérieure à 220 millions d'euros". L'équipementier a retrouvé un endettement net proche de son niveau d'avant crise, à 890 millions d'euros.
Le groupe a pour ambition de poursuivre son développement dans l'hydrogène, que ce soit par le biais de son activité interne de production de réservoirs ou partagée de piles à combustibles avec ElringKlinger, via la co-entreprise EKPO Fuel Cell Technologies. L’hydrogène devrait générer un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2025 et de 3 milliards d’euros en 2030.
Les produits dédiés aux véhicules électriques, qui représentent pour le moment 7 % de son chiffre d'affaires, seront également au cœur de sa stratégie. Plastic Omnium travaille sur des éléments spécifiques comme un chargeur, mais pas uniquement. Enfin, Laurent Favre n'a pas souhaité commenter la "rumeur" d'un rachat éventuel de l'équipementier allemand Hella, spécialisé dans les modules de blocs avant. Il a cependant rappelé qu'"une partie de l'ADN de Plastic Omnium a été de regarder les opportunités et de croitre par des acquisitions". (avec AFP)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.