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Industrie

Plastic Omnium conforte sa stratégie de diversification vers l'hydrogène

Publié le 18 février 2021

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
L'équipementier, qui a enregistré une perte de 251 millions d'euros en 2020 à cause de la pandémie de coronavirus, anticipe un rebond de l'activité pour 2021. Plastic Omnium consolide sa stratégie de diversification dans les véhicules électriques à batteries et à hydrogène.
En 2021, l’équipementier prévoit une marge opérationnelle à 6 % du chiffre d’affaires (contre 1,7 % en 2020) et un free cash flow supérieur à 220 millions d’euros (contre 34 millions d’euros en 2020).

 

Après l’annonce de ses résultats annuels qui montrent un chiffre d’affaires consolidé de 7,073 milliards d’euros (en baisse de 14,8 %, hors effet de change et de périmètre) et un résultat net de -251 millions d’euros (contre 258 millions d’euros en 2019), Plastic Omnium anticipe un fort rebond de son chiffre d’affaires pour cette année 2021.

 

Dans un contexte encore difficile, marqué par une baisse de la production des constructeurs automobiles notamment à cause de la pénurie des semi-conducteurs, l’équipementier prévoit une marge opérationnelle à 6 % du chiffre d’affaires (contre 1,7 % en 2020) et un free cash flow supérieur à 220 millions d’euros (contre 34 millions d’euros en 2020).

 

Ces prévisions se basent sur les données d’IHS Markit qui estime la production mondiale de véhicules en 2021 à 81,5 millions de véhicules en 2021 contre 71,6 millions réalisés en 2020. "Cependant nous prenons une hypothèse plus basse de 5 % par rapport à ces prévisions notamment à cause de la crise de la pénurie des semi-conducteurs. Même si l’automobile ne consomme que 10 % de ces composants, l’impact sur la production, toutes marques comprises, est évaluée à 1 million de véhicules, qui seront reportés dans le courant du second semestre. Dans ce contexte, nous sommes prudents ", a prévenu Laurent Favre, directeur général de Plastic Omnium, lors d'un point presse.

 

Même si l’équipementier n’est pas positionné sur ce marché de l’électronique, les difficultés d’approvisionnement auront un impact sur l’intégralité du secteur du fait de la baisse actuelle de la production. Ainsi Plastic Omnium s’attend à une reprise assez molle du secteur, dont les niveaux d’avant crise du coronavirus ne seraient pas retrouvés avant 2023, voire 2024. "Mais si la reprise est plus importante que nos anticipations, nous saurons faire face grâce à nos 135 usines présentes dans le monde et notre stratégie qui se base sur une augmentation du contenu par véhicule", a ajouté le directeur général de l'équipementier. 

 

Forte croissance dans l’hydrogène

 

La société espère également profiter de la demande croissante pour les véhicules électriques. "Les mutations technologiques qui avaient commencé à émerger se sont amplifiées, notamment avec l'électrification des véhicules", a indiqué le directeur général de Plastic Omnium. "Nous avons aujourd'hui la capacité d'innover, un portefeuille clients diversifié et une structure financière solide pour convertir ces ruptures en croissance."

 

Alors qu’en 2019, la part des véhicule thermiques représentait 91,6 % de la production mondiale, le scénario pour 2030 privilégié par l’équipementier repose sur une part de 32,3 % des véhicules essence ou diesel, 27,9 % d’hybrides, 7,9 % d’hybrides rechargeables, 27,9 % de véhicules électriques à batteries et 2,1% de véhicules électriques avec pile à combustible.

 

Déjà bien implanté dans les marques traditionnelles (Porsche, Audi, Daimler, Volkswagen, GM ou encore Ssangyong) et leurs modèles électriques, Plastic Omnium est également présent chez les constructeurs dédiés aux véhicules électriques, que ce soit Tesla, Polestar, Rivian pour les versions Pick-up ou VUL dédiés à Amazon Prime. Sa diversification, seul ou grâce à des partenariats dans le secteur de l’hydrogène font prévoir à l’équipementier une forte croissance dans cette technologie.

 

"Notre objectif est d’atteindre un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros en 2030 grâce à nos investissements dans le secteur de 100 millions d’euros par an. Avec un objectif de part de marché de 25 % dans les réservoirs à hydrogène, de 10 à 15 % dans les piles à combustibles et de 10 % dans les systèmes de gestion de la température et des fluides", ajoute Laurent Favre.

 

Ce dernier voit en premier lieu le développement de flottes dites captives (bus, camions…) dans un premier temps puis dans les véhicules particuliers avec l’apparition de motorisations hybrides hydrogène-batterie. "Si le tout électrique avec batterie est approprié pour l’usage urbain, il faut bien imaginer que dans certains pays, comme le Japon par exemple, la capacité de production en électricité ne permet pas ce fonctionnement en 100 % batterie" poursuit Laurent Favre.

 

A ce titre, l’ambition affichée par l’équipementier est de fournir aux constructeurs le système complet avec la pile à combustible grâce aux JV signés récemment.

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