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Industrie

Pirelli sous la surveillance du gouvernement italien

Publié le 6 avril 2023

Par Christophe Jaussaud
2 min de lecture
A l’occasion d’une possible reconduction du pacte d’actionnaires, entre le chinois Sinochem et la holding Camfin du PDG de Pirelli, le gouvernement italien a indiqué se pencher sur le dossier puisqu’il considère qu’il s’agit d'une activité stratégique.
Le gouvernement italien de Giorgia Meloni veut examiner le nouveau pacte d’actionnaires de Pirelli ©Pirelli

Sous pavillon chinois depuis 2015, la manufacturier Pirelli fait l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement italien. En effet, l’entreprise milanaise a annoncé, mercredi 5 avril 2023, avoir reporté au 29 juin son assemblée générale des actionnaires pour donner au gouvernement de Giorgia Meloni le temps d’examiner le pacte d'actionnaires impliquant le conglomérat chinois Sinochem.

 

Le gouvernement a son mot à dire dans la mesure où il a des pouvoirs spéciaux ("golden power") dans des secteurs considérés comme stratégiques pour préserver l'intérêt national. Sinochem, premier actionnaire de Pirelli avec une part de 37 %, est lié par un pacte au deuxième investisseur, la holding Camfin du PDG Marco Tronchetti Provera, qui détient une part de 14,1 %.

 

Les deux parties avaient décidé en mai 2022 de reconduire cet accord pour une durée de trois ans et comptaient le soumettre à l'assemblée des actionnaires pour officialiser son entrée en vigueur. Sinochem s'est plié début mars à l'obligation d'informer le gouvernement de l'intention des deux parties de renouveler le pacte, pour lui permettre d'étudier son contenu.

 

Vers un recours au "golden power" ?

 

Le manufacturier italien était passé en 2015 sous le contrôle d’une société chinoise à l'issue d’une transaction évaluant le groupe à 7,1 milliards d'euros, qui avait suscité en Italie de fortes inquiétudes sur l'indépendance du groupe milanais.

 

Rome étudie les moyens de réduire l'influence du groupe chinois sur le fabricant de pneus italien, sans toutefois le forcer à vendre sa part, avait rapporté mardi l'agence Bloomberg. Parmi les options figurent "la limitation du partage d'informations sur les technologies sensibles et stratégiques" avec les membres du conseil d'administration nommés par Sinochem ou la restriction de leurs droits de vote, écrit l’agence.

 

Interrogé mercredi par la presse sur un éventuel recours au "golden power" dans le cas de Pirelli, le ministre des Entreprises Adolfo Urso est resté évasif. "Nous sommes toujours attentifs lorsqu'il s'agit de protéger des entreprises nationales, en l'occurrence des multinationales opérant dans des filières stratégiques dans notre pays", a-t-il déclaré. (Avec AFP)

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