Michelin sous pression ?
Michelin a-t-il visé trop haut ? Certainement au vu du contexte économique. Le Français a tablé sur une croissance de ses volumes aux alentours de 3%, supposant une situation convenable sur les marchés. Or, beaucoup d'entre eux sont en proie à de grandes difficultés, comme en atteste Marc Henry, directeur financier de Michelin "l'Europe est en panne de croissance, le Brésil est très faible en première monte, la Russie est en crise", a-t-il déclaré en ajoutant que "seules l'Amérique du Nord et la Chine" ont "de bonnes performances". Des propos accueillis défavorablement par les marchés avec une perte de 3%, à 75,50€.
Si Michelin va être contraint de revoir ses objectifs à la baisse, c'est aussi en raison "d'un premier semestre un peu juste", d'après les analystes d'Aurel BCG. Sur les six premiers mois de l'année, le manufacturier a enregistré une croissance de ses volumes limitée à 1,9%, mais comptait sur la fin d'année pour rectifier le tir. Malheureusement, cela paraît mal embarqué. Mais pas de quoi entamer l'optimisme de Marc Henry, qui a affirmé qu'"en fonction de l'évolution des marchés, nous nous adapterons pour avoir des résultats en ligne avec ce que nous avons annoncé". Le groupe pourrait combler son retard en tirant parti d'autres facteurs comme la baisse du dollar ou du cours de ses matières premières. Michelin a par ailleurs estimé qu'une variation de 1% de ses volumes équivalait à 70 millions d'euros d'impact sur son résultat.