Michelin fait ses gammes
Solutrans accueille autant des acteurs de l’industrie et des travaux publics que du transport ou de l’agriculture. Cette variété d’activités se retrouve également dans l’offre produits. “Un pneumatique doit répondre à trois problématiques : la sécurité des personnes, la pérennité du produit et l’aspect environnemental, explique Pascal Couasnon, responsable de la communication technique et scientifique de Michelin. Il se révèle difficile, si on pousse un critère, de ne pas perdre sur les deux autres.” Les techniciens s’attachent donc à trouver des combinaisons permettant de coller aux besoins du véhicule. Ainsi, Michelin a-t-il présenté ses nouveautés, produits ou technologies sur le salon. Le pneumatique X Works convient pour un usage sol, route et hors route, sa résistance ayant bénéficié d’une attention particulière. Le produit Energy Saver Green permet d’économiser du carburant sur longue distance. Ce produit devrait séduire les flottes, car 20 à 30 % de la consommation de carburant sont liés aux pneumatiques. Enfin, le X Multiway s’adresse aux camions, dont l’utilisation sera plus polyvalente.
A côté des produits neufs, l’activité rechapage connaît un regain d’intérêt. “Les clients pouvaient se montrer réticents à ce produit, pensant qu’ils allaient finir en rade sur le bord de la route, résume Pascal Couasnon. Pourtant, il s’agit d’une procédure complète, où l’intégrité de la carcasse est vérifiée, avec le rajout d’une nouvelle bande de roulement. De plus, quand un camion roule avec des pneus retaillés, c’est là où sa consommation sera la plus faible.” Et en temps de difficultés économiques, ces arguments ont de quoi séduire les professionnels.
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ZOOM - Chômage partiel pour Michelin
Quelques semaines après Solutrans, Michelin a annoncé douze jours de chômage partiel d’ici à la fin de l’année pour compenser une baisse des commandes de son usine de La Roche-sur-Yon, qui fabrique des pneus pour les poids lourds. La direction locale a reconnu la baisse d’activité et la nécessité de ces mesures : “On a eu une année 2011 contrastée, avec un premier semestre qui a été très fort, puis un deuxième semestre en baisse très importante qui nous a conduits à prendre un certain nombre de mesures”, a indiqué Thierry Clerc, chef du personnel de Michelin La Roche-sur-Yon à un correspondant de l’AFP. “On va terminer l’année 2011 avec une hausse de volume de 3 %”, reconnaît-il. Une situation difficile à comprendre pour les organisations syndicales, qui protestent. “Ce n’est pas normal que ce soit toujours le personnel qui subisse les conséquences”, s’écrit René Boquier, secrétaire adjoint du comité d’entreprise de l’usine vendéenne.