Michelin chahuté mais reste solide
Certes, les ventes nettes de Michelin reculent de 3,5% en 2014, à 19,55 milliards d'euros. L'effet favorable, à hauteur de 134 millions d'euros, de la légère croissance des volumes (0,7%) montre la bonne résistance du manufacturier, mais ne suffit pas à compenser l'effet prix-mix négatif de 449 millions d'euros. Et il faut ajouter à cela un impact des parités de change à hauteur de 304 millions d'euros.
Le résultat net chute également de 96 millions d'euros, à 1,031 milliard. Pour autant, Jean-Dominique Senard, président de Michelin, a tenu à rassurer sur la solidité financière de son groupe en expliquant les raisons conjoncturelles de ces chiffres, et les moyens mis en œuvre par Michelin pour se positionner et se développer durablement sur ses marchés.
Tout d'abord, en TC4, les ventes ont beaucoup souffert d'une fin d'année par trop clémente en termes de température. Les pneus hiver ont eu énormément de mal à trouver preneurs sur le dernier trimestre en Europe. Malgré cela, sur un marché global en progression de 3%, Michelin se positionne à hauteur du marché, prouvant ainsi sa compétitivité, notamment sur les Premium et grandes tailles, des poches de croissance à ne pas laisser filer car rémunératrices.
Par ailleurs, dans le domaine des "spécialités", Michelin a essuyé un sérieux revers sur les pneus miniers, avec des ventes en chute de 12%. Un résultat qui s'explique par des surstocks mis en place les années précédentes, qui ont donc grevé les ventes cette année. Toutefois, Michelin rappelle que, malgré cela, son activité de spécialité se révèle stable par rapport à l'année dernière, en raison d'une belle percée sur les pneus OE et infrastructure.
En termes de structure financière du groupe, on remarque une gestion très fine du résultat opérationnel. Il recule de 3% environ, principalement, là encore, à cause des effets de parités (pour 145 millions d'euros). Mais il faut surtout voir que Michelin parvient, par ses efforts sur la compétitivité en 2014 (économie de 238 millions d'euros), à limiter l'impact de l'inflation, qui représente pour sa part 256 millions d'euros.
Pour 2015, Jean-Dominique Sénard anticipe une croissance modérée sur tous les marchés, avec un effet matières premières positif de près de 450 millions d'euros. Les effets de parités devraient, cette fois, se montrer favorables, à hauteur de 150 millions d'euros.
Enfin, le président de Michelin a tenu à rappeler les implications de son groupe dans le domaine des services, notamment digitaux, se félicitant du rachat l'été dernier de Sascar, la plus grosse société brésilienne de gestion télématique de flottes. Rappelant également la reprise de la start-up française revisersavoiture.com, Jean-Dominique Senart a expliqué que l'initiative consistait à mieux comprendre ce qui intéresse les conducteurs. En d'autres termes, "nous cherchons le modèle économique qui nous permette une meilleure compréhension de l'usage de nos produits. Cela fait partie de notre veille, Michelin ne subira pas la mutation digitale", a-t-il conclu.