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Industrie

Michelin assume sa bonne santé financière

Publié le 26 février 2013

Par Frédéric Richard
3 min de lecture
Face à un parterre de journalistes habitués à entendre les mauvaises nouvelles des dirigeants d’entreprise confrontés à une crise sans précédent, Jean-Dominique Senard, président de Michelin, n’a pas caché la santé du groupe et les ambitions qu’il nourrit à long terme.
Jean-Dominique Senard, président de Michelin.

Une fois n’est pas coutume, le pneumatique ne se porte finalement pas si mal, en tout cas pour Bibendum ! Si Jean-Dominique Senard, président de Michelin, reconnaît que la première monte stagne ou recule un peu partout dans le monde, il se félicite des bons choix opérés par son groupe, mais reste prudent pour 2013.

Dans un contexte économique difficile, Michelin a présenté un exercice 2012 des plus sains, avec notamment un résultat opérationnel de 2,423 milliards d’euros, en progression de 25 %. Dans le même temps, la marge opérationnelle s’affiche à 11,3 % des ventes nettes, soit une hausse de 2 points. Des bons résultats obtenus malgré une baisse des volumes de l’ordre de 6,5 % sur l’année, mais maintenus grâce à une politique de prix efficace. En 2012, les ventes nettes de Michelin s’établissent à 21,474 milliards d’euros, en hausse de 3,6 %. L’effet mix-prix contribue à cette hausse en valeur, tout comme la hausse des tarifs en 2011. Sans oublier l’impact positif des parités de change et la stratégie du groupe basée notamment sur la croissance des activités de spécialités. Ajoutons à cela une présence mondiale de plus en plus rentable, le redressement de l’activité PL, la vente du siège social de l’avenue de Breteuil, à Paris… et le cash-flow libre aboutit à plus d’un milliard d’euros, tandis que le ratio d’endettement de l’entreprise fond comme neige au soleil, à 12 %, alors qu’il était encore à 55 % en 2009. Ce qui permet au groupe Michelin d’envisager l’avenir avec sérénité, pour déployer confortablement sa stratégie dès 2013.

Une année 2013 incertaine

Jean-Dominique Senard a toutefois souligné qu’il manquait de visibilité pour les années à venir, en préambule de l’annonce des perspectives du groupe. Il s’est toutefois risqué à quelques digressions attendues. En Europe, la tendance baissière devrait ainsi se poursuivre, tous marchés confondus, tandis que l’Amérique du Nord devrait se stabiliser, au profit d’une croissance sur les marchés émergents, mais moins importante que ces dernières années. Toutefois, la politique d’expansion à l’international, qui a porté ses fruits sur les derniers exercices, se poursuit avec de nouveaux sites de production à peine achevés ou en cours de construction au Brésil, en Chine et en Inde, destinés à alimenter les marchés locaux, toujours porteurs. Enfin, l’Amérique du Nord, “qui redécouvre son industrie, accueille favorablement les projets d’entreprises”, comme le rappelle Dominique Senard, qui bénéficiera d’une nouvelle usine à Anderson d’ici la fin 2013.

Le manufacturier clermontois veut par ailleurs étendre ses réseaux de pneumaticiens franchisés. Ainsi, Euromaster, qui compte actuellement 400 points de vente en France, devrait en compter 1 700 d’ici 2017. Quant au réseau TyrePlus, présent partout ailleurs dans le monde, sa présence devrait passer de 1 385 centres à plus de 3 500 dans les cinq ans.

Perspectives

Selon Jean-Dominique Senard, 2013 sera une année de transition pour Michelin. A ce titre, il imagine des volumes de ventes stables, avec néanmoins un impact favorable des hausses de prix en raison des fluctuations des matières premières. Ce qui devrait permettre de conserver un cash-flow positif, autorisant lui-même un programme d’investissements lourds conforme à la stratégie entamée il y a plusieurs années. On parle de 1,8 à 2,2 milliards d’euros, des sommes colossales justifiées aujourd’hui, tandis que Jean-Dominique Senard concède que ces efforts sont à effectuer maintenant, et se réduiront progressivement lors des prochains exercices.
 

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