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Industrie

L'Italie veut une "loi européenne sur l'automobile"

Publié le 27 septembre 2024

Par Thomas Blanc
3 min de lecture
Lors du Conseil des ministres sur la compétitivité de l’Union européenne, le 26 septembre 2024 à Bruxelles, l’Italie s'est prononcée en faveur d'une réévaluation des objectifs de réduction des émissions de CO2 pour le secteur automobile dès 2025. La péninsule a pris les devants pour participer à l'élaboration d'une "loi européenne sur l'automobile".
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Adolfo Urso, ministre italien des Entreprises accompagné de Thierry Breton ex-commissaire européen au marché intérieur. ©European Union 2024

La fin ne justifie pas toujours les moyens. C'est en substance ce que l'Italie a voulu faire passer comme message lors du Conseil des ministres sur la compétitivité de l’Union européenne, le 26 septembre 2024 à Bruxelles, à propos de la décarbonation du secteur automobile.

 

Si la péninsule ne remet pas en question l'échéance de 2035 pour l'arrêt des ventes de véhicules thermiques neufs en Europe, elle souhaite néanmoins revoir les modalités de transition vers cet objectif, qu'elle juge actuellement trop radicales. Elle n'exclut pas d'inclure par exemple des carburants alternatifs tels que les biocarburants et l’hydrogène.

 

À l'occasion de ce conseil, la Botte a joué un rôle central en faveur de la réévaluation des objectifs de réduction des émissions de CO₂ pour le secteur automobile. Alors que la France et l’Allemagne restent en retrait sur cette question, Rome propose d'avancer la révision du règlement en 2025, au lieu de 2026. Adolfo Urso, ministre des Entreprises et du Made in Italy, a déclaré que plusieurs pays soutiennent cette initiative, dont la Roumanie, la Slovaquie et la Pologne.

 

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Personne ne remet en cause 2035

 

Le ministre propose également une "loi européenne sur l’automobile" visant à soutenir la filière, avec un fonds dédié à la chaîne d'approvisionnement et aux consommateurs. Cette initiative est une réponse aux défis croissants auxquels les constructeurs automobiles européens sont confrontés, notamment face à la concurrence extérieure, comme l'a souligné l'Allemagne.

 

Sven Giegold, secrétaire d’État allemand, a précisé que son pays ne cherche pas à affaiblir les normes climatiques, mais à garantir une compétitivité durable face aux acteurs internationaux : "Le grand risque que courent les constructeurs, c’est d’être dépassés par la concurrence extérieure. C’est pourquoi remettre en cause l’objectif de fin des moteurs thermiques en 2035 n’est clairement pas notre but. Ce dont nous avons besoin, ce sont des solutions neutres d’un point de vue climatique".

 

Pour les constructeurs européens, ces évolutions sont cruciales. Le besoin d'anticiper et de s'adapter à ces nouvelles régulations pourrait imposer des investissements massifs dans l’électrification, les nouvelles technologies de motorisation et l’adoption de solutions bas carbone. Cela nécessite également une réorganisation des chaînes de production, notamment pour les fournisseurs, afin de répondre aux nouvelles exigences.

 

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Une note envoyée prochainement à l’exécutif européen résumera ces demandes, selon le ministre des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso. Ce dernier estime qu’il obtiendra l'appui d'"une majorité suffisante de pays". Cette loi doit selon lui prévoir un "fonds de soutien pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et pour les consommateurs qui achètent des voitures produites en Europe ".

 

Il mentionne à ce stade la Roumanie, la Slovaquie, la Lettonie, la Pologne, la République tchèque, Malte et Chypre comme soutiens.

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