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Industrie

L’hybride, pour le meilleur ou pour le pire ?

Publié le 11 avril 2013

Par Hervé Daigueperce
4 min de lecture
par Denis Férault, directeur d’Arval Consulting.
Denis Férault, directeur d’Arval Consulting

Un succès grandissant

Les véhicules hybrides connaissent un succès grandissant, surtout dans les entreprises, où les immatriculations ont quasiment doublé entre 2011 et 2012 (près de 27 000 unités immatriculées pour les sociétés françaises l’an dernier selon le CCFA). Même si la part des hybrides en entreprise ne représente que de 2 % des véhicules en flotte, la tendance s’accélère.

Parlons donc de technologie : un véhicule hybride possède deux sources d’énergie pour avancer : un moteur thermique et un moteur électrique.

- Dans le cas de l’hybride “classique” - ou Full Hybrid, le véhicule peut être entraîné par l’un et/ou l’autre des deux moteurs, la recharge du moteur électrique étant assurée par la récupération d’une partie de l’énergie générée par le moteur thermique.

- L’hybride rechargeable – ou plug-in hybrid – se recharge en plus directement sur le secteur électrique (borne ou prise de courant) profitant d’une énergie supplémentaire bon marché et sans rejets polluants.

Saviez-vous que 30 à 35 % seulement du carburant sont convertis en énergie motrice ? Le reste alimente les accessoires, se disperse en énergie thermique, en frottement, échauffe les freins… Le défi technique de l’hybridation consiste donc à gérer au plus juste et en continu les transferts d’énergie entre deux moteurs, quatre roues et une batterie. Cette technologie est maitrisée et robuste.

Un choix économiquement viable

Si la seule comparaison des prix d’achat entre un modèle hybride et son équivalent thermique pourrait sembler défavorable à l’hybride (jusqu’à + 25 % d’écart), ce raisonnement est pris en défaut lorsque, comme la majorité des entreprises, on raisonne en TCO (coût total de possession). En effet, si l’on inclut les bonus écologiques appliqués sur les véhicules à faible émission de CO2 (Au 1er janvier 2013 : 5 000 € pour un hybride rechargeable annoncé à moins de 50 g de CO2/km, 550 € pour un hybride Diesel de 88 g/km), le TCO d’un véhicule hybride est comparable à celui d’un véhicule thermique. Il en est de même pour la taxe annuelle sur les véhicules de société (TVS) : exonération permanente pour les hybrides rechargeables, exonération sur les 8 premiers trimestres à la route pour les hybrides classiques.

Le tableau suivant présente le détail du TCO de deux véhicules (un petit monospace et une berline compacte) représentatifs de la demande des entreprises. Le TCO du véhicule hybride est comparable au TCO du véhicule Diesel équivalent. Or, le véhicule hybride offre un cumul de puissance pouvant aller jusqu’à 25 % supplémentaire lorsque les 2 moteurs alimentent simultanément la chaine de traction, et un plus grand confort d’utilisation (absence de bruit de moteur, accélérations douces, conduite apaisée).

Du bon usage des véhicules hybrides

Une technologie maitrisée, une fiscalité avantageuse, un TCO favorable semblent être les clés du succès de l’hybride. Alors pourquoi voit-on des entreprises remettre en cause leur choix de véhicule hybride, après une période d’utilisation significative ?

Une entreprise peut choisir l’hybride uniquement pour véhiculer une image socialement responsable. Cependant, elle occultera la réalité de tous les jours, ne tenant pas compte de deux des principaux paramètres qui impactent directement la performance du véhicule hybride : le type de parcours et le style de conduite. Ces deux facteurs sont intimement liés à l’utilisation quotidienne du véhicule par le collaborateur.
 
Si la politique de l’entreprise est uniquement centrée sur la communication environnementale, sans programme de sensibilisation et d’amélioration des comportements des utilisateurs (conduite éco-responsable, préventions du risque routier…) les risques de désillusion seront élevés. En effet, les coûts de carburant réels seront bien supérieurs à ceux constatés sur les véhicules remplacés, eux même plus élevés que les références constructeurs prises en compte lors du calcul TCO.

Il ne suffit donc pas de bien choisir son véhicule en fonction de paramètres économiques et environnementaux, il faut aussi tenir compte des profils d’utilisation des collaborateurs, pour qu’une bonne décision ne se transforme pas en une mauvaise surprise.

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