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Industrie

Les diésélistes combattent les idées reçues

Publié le 18 juin 2014

Par Clotilde Chenevoy
4 min de lecture
L’association Diéséliste de France s’est unie pour défendre le Diesel, un savoir-faire “made in France” qui ne mérite pas les attaques dont il fait l’objet. Elle le démontre, chiffres et études à l’appui.
Fabrice Godefroy, président de Diéséliste de France.

Les annonces de la Ville de Paris et les interventions des politiques sur le Diesel continuent de faire bondir l’association Diéséliste de France. En effet, pour elle, le plan antipollution de la Ville de Paris se trompe de combat en voulant sortir du Diesel d’ici 2020. Elle reprend donc son bâton de pèlerin pour rappeler une nouvelle fois que les moteurs Diesel modernes ne polluent pas plus que tous les autres carburants. Et elle souligne que, pour lutter contre la pollution, il faut inciter les automobilistes à changer leur véhicule contre un véhicule moins polluant, neuf ou d’occasion, mais que le choix de la motorisation doit se faire en fonction des habitudes de conduite et du kilométrage parcouru. “Nous sommes pour un rééquilibrage de la balance Diesel/essence car le Diesel doit rester le choix de motorisation des gros rouleurs, mais attention à ne pas tomber dans l’excès inverse au mépris du bon sens !”, a déclaré Fabrice Godefroy, président de Diéséliste de France.

Le 5 avril dernier s’est tenue la première édition des Etats généraux du Diesel, où plus de 1 000 professionnels se sont réunis pour tordre le cou aux idées reçues sur le Diesel. Une table ronde a été organisée, réunissant des experts de tous les horizons : Christian Mecker (Bosch), Noureddine Guerrassi (Delphi), Dominique Bouchez (Ufip), Jean-Paul Morin (Insern), Philippe Vanleene (Eminox France), Yves Riou (Feda). Ce collège d’experts a contrecarré de nombreuses idées reçues sur cette motorisation. Chiffres et études à l’appui, ils ont démontré, notamment, que le Diesel moderne, autrement dit les véhicules commercialisés à partir des années 2000, ne pollue pas plus que l’essence. Et Bosch comme Delphi soulignent que les constructeurs ne peuvent se passer des motorisations Diesel afin de satisfaire les exigences de Bruxelles en matière de rejet de CO2. Ainsi, sur la moyenne de la gamme vendue, le taux a été fixé à 130 grammes d’ici 2015 et 95 grammes d’ici 2020.

Arsenal de technologies

Entre Euro 3 et Euro 6, la somme des polluants Diesel a été divisée par deux (voir tableau). Ces résultats ont été rendus possibles grâce au rajout du pot catalytique, du FAP, puis du SCR (traitement des NOx – oxydes d’azote). La combinaison de ces deux dernières solutions permet de traiter 93 % des NOx. Bosch assure que la technologie permettrait d’atteindre un Euro 7, mais se pose alors la question du coût et de la répercussion sur la valeur finale du véhicule. Chez Delphi, on souligne que l’essence ne dispose pour l’instant d’aucune technologie antipollution, mais que l’on tend vers une réglementation identique entre essence et Diesel. Faurecia travaille d’ailleurs sur des projets de FAP essence. Quant aux particules fines, les experts ont rappelé qu’elles proviennent pour environ 35 % de l’usure des pneumatiques et du freinage, qu’importe la motorisation.

Concernant le parc ancien, les experts n’ont pas nié la pollution générée, mais ont axé leurs discours sur les solutions. Ainsi, la Feda, syndicat des distributeurs de pièces détachées, moteur sur ce sujet, a profité de la tribune pour présenter son projet d’Eco entretien. Via un analyseur 5 gaz, en moins de dix minutes, un professionnel peut vérifier le niveau de pollution et, surtout, dresser un état du véhicule afin d’identifier les possibles pièces défaillantes.

Norauto a dégainé le premier sur le sujet, investissant 5 millions d’euros au global (matériel, formation, communication, etc.). D’ici cet été, les 349 centres de l’enseigne posséderont un analyseur 5 Gaz. Moyennant 29,90 euros pour la prestation seule, ou dans le cadre de l’offre “Ma Révision”, les automobilistes recevront un bilan éco entretien du véhicule. Le rapport du test s’accompagne d’une explication des chiffres et le centre propose si besoin est des solutions correctives. Les premiers tests démontrent que, sur 60 % des véhicules, un défaut a été constaté et que 30 % des propriétaires ont choisi de le corriger.

Vient ensuite la question du contrôle technique, que les professionnels jugent inapproprié sur l’item pollution. Verdict dans les années à venir, de nouvelles mesures européennes étant attendues.
 

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