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Industrie

Les ADAS peuvent-ils vraiment séduire ?

Publié le 28 juin 2017

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Les chercheurs allemands du DHBW, à Stuttgart, ont mené une expérimentation qui a consisté à placer des individus communs au volant de Tesla et de Mercedes dotées d'ADAS de niveau 2. A la sortie, les sensibilités changent.

 

Les aides avancées à la conduite provoquent une forme de déception. C'est en tout cas ce qui ressort de l'étude des chercheurs allemands du DHBW, dont les résultats ont été communiqués lors de la première conférence de l'association Megacities Institute, ce 27 juin. En fait, selon les responsables du programme de recherche, au fantasme se substitue la réalité, et les idées reçues laissent place à ce sentiment empreint d'ambiguïté, entre une compréhension globale de la technologie et une impression d'inachevé.

 

Pour parvenir à cette conclusion, 204 personnes ont été placées aléatoirement, pendant une heure, au volant de Tesla ModelS et de Mercedes ClasseE, soit deux modèles équipés d'ADAS de niveau SAE2, ce qui implique notamment des aides au maintien et au changement de ligne, au respect de la vitesse et des distances de sécurité et des aides au stationnement (avec ou sans utilisation du mobile). Ainsi, 81% des conducteurs se disent capables d'utiliser des aides à la conduite à leur descente du véhicule, alors qu'ils n'étaient que 54% avant d'y monter. A l'inverse, la confiance dans leur utilité à toute épreuve chute, de 25 à 14%, entre avant et après l'expérience.

 

Immature

 

L'échantillon a montré des signes de confiance, sans pour autant tout céder aux voitures. 39% disent se sentir en sécurité dans un véhicule aux ADAS de niveau SAE2 (contre 23% avant l'expérience), pourtant 28% estiment pouvoir se relaxer durant la conduite (contre 44% avant le test). Comme en écho, 21% des personnes contre 35% avant l'essai jugent que la technologie va aider à dégager du temps.

 

En clair, les ADAS n'encouragent pas encore à lâcher des mains le volant et la route des yeux. Ils sont 22% à déclarer qu'ils se tiendront prêts à intervenir, et pour cause. Plus marquant encore, 44% considèrent que la technologie n'est pas encore mature (contre 17% avant test) et à peine 15% se sentent en sécurité (contre 34% avant évaluation). Ce qui est regrettable pour les industriels, car les conducteurs-cobayes voyaient dans les ADAS des assistances dans des situations complexes (nuit, météo…). Ils étaient 60% avant le test et plus que 51% après.

 

Peut-être que les attentes étaient trop fortes en se plaçant dans le siège du conducteur. Des appellations comme Autopilot chez Tesla laissent entendre que la voiture va afficher un niveau plus élevé de sophistication. "La voiture autonome est loin d'être une réalité, tant la liste des défis à relever est encore longue", explique Joao Carreiro, le directeur marketing et stratégie d'affaires du véhicule autonome de Bosch, en marge de cette présentation du DHBW. Il faudra faire preuve de pédagogie pour inverser la tendance. Point de satisfaction, les avantages dans les embouteillages (20% contre 17%) et pour le stationnement (11% contre 8%) ont été perçus.

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