L'équipementier français Faurecia rachète Hella
En acquérant l'allemand Hella, spécialisé dans la fabrication de dispositifs d'éclairage et de composants électroniques, Faurecia souhaite atteindre une taille critique dans divers segments de l'équipement automobile et surtout diversifier son portefeuille d'activités. L'opération , qui porte pour l'instant sur 60 % du capital, a été annoncée samedi 14 août 2021 pour un montant de 6,7 milliards d'euros dont 3,4 milliards en numéraire. Hella était jusqu'à présent détenu à hauteur de 60% par la famille Hueck.
Prévue pour début 2022, la fusion devrait, pour de nombreux analystes, permettre au groupe d'avoir une meilleure efficacité opérationnelle, d'améliorer sa base de clients mais aussi d'atteindre une taille critique pour les produits centraux, comme les sièges et les phares, tout comme pour les produits en croissance intégrant l'électronique ou les logiciels. Avec ce rachat, Faurecia veut en effet diminuer sa dépendance au moteur thermique de 25% en 2020 à 10% en 2025.
Le rapprochement fera de Faurecia, premier équipementier français et leader mondial des sièges et des tableaux de bord, le septième fournisseur automobile mondial avec un chiffre d'affaires espéré de 26,5 milliards d'euros en 2022. "La combinaison de nos deux sociétés est une opportunité unique de créer un leader mondial des technologies automobiles", indique Patrick Koller, PDG de Faurecia, cité dans un communiqué. Pour ce dernier, il s'agit de compléter l'expertise de l'entreprise dans le cockpit du futur, misant notamment sur la connectivité. Faurecia avait déjà assis sa position dans ce domaine en rachetant en 2019 le japonais Clarion, spécialisé dans l'électronique embarquée.
La combinaison de nos deux sociétés est une opportunité unique de créer un leader mondial des technologies automobiles.Patrick Koller, PDG de Faurecia
Ce rachat marque un tournant majeur pour l'équipementier français qui était, il y a encore moins d'an an, détenu à hauteur de 44 % par le groupe PSA devenu aujourd'hui Stellantis. Il lui permettra également de développer une offre complète pour les véhicules électriques (véhicules électriques hybrides, hybrides rechargeables, électrique à batterie et électriques à pile à combustible). Déjà présent dans l'hydrogène, Faurecia s’appuiera sur le portefeuille de Hella concernant la gestion de l'énergie, sur les capteurs et actionneurs liés aux véhicules électriques à batteries.
La famille fondatrice de Hella souhaitait vendre le groupe. Outre Faurecia, le français Plastic Omnium et les allemands Mahle et Knorr-Bremse, ce dernier étant spécialisé dans le freinage pour camions et trains, étaient sur les rangs. Basée à Lippstadt (Rhénanie du Nord-Westphalie), Hella emploie 36 000 personnes à travers le monde, principalement en Allemagne.
Avec un chiffre d'affaires combiné de 23 milliards d'euros, le nouveau groupe exploitera 24 sites de production et développera l'innovation dans 21 centres de R&D. L'ambition de Faurecia, "prenant en compte un carnet de commande déjà significativement rempli", selon le communiqué de l'équipementier, est de porter le chiffre d'affaires à environ 33 milliards d'euros en 2025.
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