Le Primacy 3, le pneu “cas d’école”
Pour développer ce nouveau pneumatique, Michelin a choisi un processus de conception novateur, intégrant les informations d’accidentologie que détient la VUFO, collectées par les équipes de recherche et de développement de Clermont-Ferrand.
En se basant sur 20 000 cas d’accidents survenus ces 10 dernières années en Allemagne et précisément analysés par la VUFO, Michelin est ainsi parvenu à tirer des constats déterminants pour la typologie de son nouveau Primacy 3, qui remplacera, à terme, l’actuel Primacy HP, lancé en 2006.
Chiffres inattendus
Sur la route, le danger se trouve bien souvent là où on ne le soupçonne pas. C’est en substance ce que nous apprend la VUFO… On apprend ainsi que 70 % des accidents de la route se produisent sur sol sec. Ou encore que 60 % des accidents ont lieu en zone urbaine et à faible vitesse. Autre enseignement, les 3/4 des accidents surviennent en ligne droite. Enfin, 99 % des accidents sur sols mouillés ont lieu sur une très faible hauteur d’eau, et ne sont donc pas liés à l’aquaplanage.
Partant de cette véritable “cartographie” de la typologie des accidents, Michelin a mobilisé 60 ingénieurs pendant trois ans, sur la conception du pneu.
Selon le cahier des charges fixé par Michelin, le Primacy 3 se devait donc d’afficher la meilleure adhérence en des circonstances très distinctes, déterminées par l’accidentologie, donc aussi bien en ligne droite, sur route sèche, qu’en courbe sur sol mouillé, par exemple.
Le test
Nous avons été amenés à évaluer les performances du Primacy 3 lors des tests in situ organisés par le manufacturier clermontois. Des tests, qui, avant de nous être proposés, ont été réalisés par les organismes indépendants comme le TÜV SÜD Automotive par exemple.
Nous avons pu constater des réductions de distances de freinage sur sol sec de l’ordre de 2,2 m du Michelin par rapport à l’ensemble des concurrents des plus grandes marques. Pour matérialiser ce chiffre, imaginez que 2,2 m représente la largeur approximative d’un passage protégé… Autrement dit, un véhicule chaussé de Primacy 3 devrait s’arrêter avant de franchir un passage piéton. Dans le cas contraire, en revanche…
Une adhérence exceptionnelle obtenue en actionnant plusieurs leviers. Tout d’abord en maintenant le contact permanent avec la route, quel que soit son état, quelles que soit les conditions du revêtement (sec ou mouillé). Dans ce cadre, la bande de roulement et son assemblage inédit de composants ont été revus et font l’objet de brevets. La gomme est composée d’une plus grande quantité de silice, augmentant la performance de freinage sur sol mouillé. Elle contient également plus de résines, la rendant plus déformable. Enfin, les ingénieurs ont imaginé un savant mélange de trois élastomères, renforçant la longévité de l’enveloppe.
La sculpture a aussi fait l’objet de toutes les attentions. Des lamelles innovantes, dites autobloquantes, s’arriment entre elles pour obtenir une plus grande rigidité. Cela permet d’améliorer la qualité de la liaison entre le pneu et le sol. Un dessin qui a demandé de nombreux aménagements au plan industriel, pour la fabrication du nouveau pneumatique. En effet, lors des premiers tests grandeur nature, le Primacy 3 se révélait particulièrement difficile à sortir du moule, en raison de ces sculptures inédites.
Le nouveau Michelin Primacy 3, qui équipe déjà en première monte la Volvo V60 et la Renault Clio, devrait très bientôt se retrouver sur les jantes de la BMW Série 5 et de l’Audi A6. En rechange, il sera disponible dans 38 dimensions, de 15 à 18 pouces, pour un tarif sensiblement identique à celui du Primacy HP.