Le plan pour les bornes satisfait les acteurs
Le déploiement de bornes va devoir être accéléré dans l'Hexagone. Durant son discours du 26 mai 2020, le Président, Emmanuel Macron, a fixé une nouvelle date, avancée d'un an, pour atteindre le cap des 100 000 bornes. Les professionnels ont donc jusqu'à la fin de l'année 2021 pour remplir un objectif initialement prévu à l'horizon 2022.
Sur le papier, rien ne change dans le plan gouvernemental et trois axes vont être privilégiés par la mesure, à savoir les bornes dans les territoires, les équipements de charge rapide le long des grands axes routiers et les installations en résidentiel collectif. En voirie, le programme financé par des certificats d’économies d’énergie ADVENIR sera prolongé et doté de 100 millions d'euros pour la période 2020-2023. Ce qui soutiendra le déploiement de 45 000 points de recharge supplémentaires dans les villes et les territoires. Pour les trajets de longue distance, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sera également lancé à l’été avec en ligne de mire un premier maillage d’environ 150 kilomètres d’inter-distance sur les grands axes nationaux. Ces bornes seront également éligibles à la prise en charge de 75 % des coûts de raccordement par le TURPE. Le gouvernement a enfin précisé que l'aide représentant 50 % du montant des travaux d'installation en zone résidentielle collective sera conservée.
"Les annonces du Président de la République confortent la vision d’EVBox sur la nécessité d’une transition énergétique dans les transports en faveur d’un plus grand respect de l’environnement, interprète Corinne Frasson, directrice France de la société. Atteindre 100 000 bornes installées d’ici 2021 est un défi ambitieux et pourtant incontournable pour accompagner le déploiement de la mobilité électrique dans le pays. En tant que leader de l’industrie dans l’infrastructure de recharge et en tant que citoyenne, je n’aurais pas pu espérer meilleure nouvelle".
"Cette crise engendre une accélération de la transition écologique et ces annonces vont dans le bon sens, explique Arnaud Mora, le président de Freshmile. Nous sommes engagés dans un plan de 1 000 unités en Allemagne et nous savons comme il est complexe de déployer, prévient-il. Les freins ne sont pas liés aux opérateurs ou aux constructeurs de bornes, mais aux raccords électriques et aux solutions de financement, le plan va soulager certaines de ces frictions". Mais pour le président de la société d'exploitation des bornes, le nombre de 100 000 unités n'est pas à inscrire dans le marbre. "Nous savons qu'avec une très bonne optimisation, il est possible de créer un hub de quartier qui remplace 10 bornes en sous-sol de résidence", partage-t-il son expérience.
La filière se satisfait des aides accordées à l'achat des véhicules, en amont. D'aucuns y voient un acte concret, après que le gouvernement a envoyé des signaux négatifs au cours des derniers mois, n'oublie-t-on pas pour autant. "L'Union européenne travaille sur un projet de levée de TVA sur les véhicules électriques, comme cela a été adopté depuis des années en Norvège", rapporte Arnaud Mora qui l'appelle de ses vœux. D'autres initiatives en Europe pourraient inspirer notre nation. Le patron de Freshmile salue, à titre d'exemple, la ville d'Amsterdam qui a mis tout en œuvre pour que les taxis migrent vers des véhicules électriques, notamment en accordant des avantages concurrentiels à ceux qui assumaient la transition. "Les flottes sont un élément clé à ne pas négliger", glisse-t-il pour conclure son propos.
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