La prime à la conversion a créé une bonne occasion
Si l'on se réfère aux données statistiques de NGC Data traitées par AutoScout24 France, il apparait que le marché national a affiché en juillet 2019 un ratio de 3,28 VO vendus pour 1 VN. D'après le centre d'analyse partenaire de l'infomédiaire, il s'est en effet échangé 565 205 VO contre 172 228 VN. Un niveau spectaculaire en comparaison à la moyenne obtenue après sept mois d'exercice, qui s'établit à 2,55 VO pour un VN, dans l'Hexagone. Pour les équipes d'AutoScout24, il ne fait aucun doute que l'arrêt annoncé de la prime à la conversion sur les modèles d'occasion, au 1er août dernier, a précipité les achats.
Fort d'un jour ouvré supplémentaire, le mois de juillet 2019 a donc fixé une nouvelle marque de référence en termes de volumétrie mensuelle. La précédente datait d'octobre 2018, mois durant lequel NGC Data avait comptabilisé 533 634 transactions. "Le marché des véhicules neufs n’a pas bénéficié de l'effet PAC puisqu’il est plus difficile de réaliser l’immatriculation dans un délai aussi court. Les principales modifications de PAC concernent davantage les occasions", peut-on lire dans le rapport d'analyse des experts d'AutoScout24. Pour mémoire, les modèles diesel ne peuvent plus y prétendre, tandis que seuls les produits essence émettant moins de 116 g de CO/km sont encore considérés par la mesure.
Pays de la Loire, Bretagne et Occitanie se distinguent
"Au risque de répéter des remarques déjà faites, il faut rappeler que le sujet doit être considéré à l'échelle de la France et que le potentiel du VO en pâtit, s'insurge Alain Martinat, fondateur de CapCar Consulting, société de conseil en stratégie commerciale. Les taxes frappent les foyers les plus modestes, soit ceux qui ont particulièrement besoin de véhicules diesel pour alléger la charge du poste carburant". En mission dans un groupe de distribution en Bourgogne-Franche-Comté, il observe que bon nombre de clients du parc VO éligibles à la prime à la conversion viennent avec des véhicules vieux de 150 000 à 350 000 km. "Certains souhaitent même acquérir un véhicule dont le prix est moins élevé que le montant conjugué de l'offre de reprise et de la prime afin de pouvoir financer la carte grise", raconte-t-il comme une autre preuve des réalités vécues par les Français.
Si toutes les régions du territoire national ont tiré profit du dynamisme de juillet 2019, trois d'entre elles ont franchit la barre des 11 % de croissance. Parmi ces grands gagnants, on trouve les Pays de la Loire (+11,4 %, à 33 797 transactions), la Bretagne (+11,6 %, à 28 188 unités) et l'Occitanie (+11,6 %, à 56 664 unités). La Corse s'est également illustrée avec une progression de 10,4 %, à 3 123 changements de mains. Le Centre-Val de Loire (+6,8 %, à 23 510 unités) et les Hauts-de-France (+6,7 %, à 53 153 unités) se sont montrés plus en retrait, selon les statistiques de NGC Data.
Equilibrer les achats
So far so good, comme disent les Anglais. Jusqu'à présent, les activités de vente d'occasion se sont bien comportées, affichant une évolution d'environ 2 %, par rapport à 2018. Tout aussi significatif, sur la période courant des mois de juillet 2018 à juillet 2019, les ventes ont crû de 2,3 %, en France, selon NGC Data.
Mais la prudence est de mise, dès lors que les règles du jeu ont été changées. "Nous observons que des automobilistes ayant migré vers l'essence font le chemin inverse pour revenir au diesel", constate comme bien d'autres professionnels, Alain Martinat. De son avis d'expert, il convient désormais "d'équilibrer les achats". "Certes le contexte pousse à aller vers l'essence, il ne faut donc pas forcément redonner autant de place au diesel, mais il y a une recrudescence de la demande à prendre en considération", conseille-t-il. Sur les segments moyens-supérieurs, la chose est d'autant plus vraie. Le Peugeot 3008 en HDi constitue un exemple parfait de produit qui trouve rapidement preneur sur un parc.
Ancien cadre de Renault Mobility, Alain Martinat connait tout particulièrement l'électrique. Tout comme les motorisations hybrides, il suggère d'en injecter dans le mix des offres, à une dose raisonnable. "En province, les clients commencent à rechercher de tels produits. Les revendeurs doivent donc prendre le pari de l'électrique. La Zoe de première génération marche bien, note-t-il. Si tant est qu'elle ne dépasse pas le prix psychologique de 10 000 euros." D'une manière générale, il recommande pour le second semestre d'entretenir un catalogue dont la majeure partie des véhicules se situent dans une fourchette de prix allant de 8 000 à 15 000 euros.