La France se dessine un plan 5G
Fini d'en faire un sujet limité aux stands des salons et aux laboratoires. La France veut donner un élan concret à la 5G. Motif pour lequel Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé du Numérique, Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, et Sébastien Soriano, président de l’Arcep, ont présenté, ce lundi 16 juillet 2018, une feuille de route précise visant à accélérer le déploiement de la prochaine génération de réseau de télécommunication.
Désormais considéré comme un "enjeu stratégique" industriel, le déploiement de la 5G va s'inscrire dans un plan national. L'Etat fixe donc un calendrier précis avec deux échéances principales, les années 2020 et 2025. Dans l'immédiat, il s'agit de "lancer plusieurs pilotes 5G sur une variété de territoires et accueillir des premières mondiales d’application de la 5G dans les domaines industriels". De cette phase d'apprentissage en condition réelle doit découler l'attribution de nouvelles fréquences 5G et la commercialisation d'une offre concrète, dans une grande ville au moins, en 2020. Le Gouvernement souhaite ensuite un élan de concentration sur les axes de transport, considérant que les principaux d'entre eux doivent être couverts en 2025.
Cette feuille de route dévoilée Mounir Mahjoubi, Delphine Gény-Stephann et Sébastien Soriano définit quatre grands chantiers. Des groupes de travail animés par les autorités et services de l’Etat concernés sont constitués pour identifier les attentes et engager les actions relatives aux axes identifiés, sous le pilotage de la Direction générale des entreprises (DGE) et de l’Arcep. Ils auront en charge de libérer et d'attribuer les fréquences radioélectriques, de favoriser les nouveaux usages industriels, d'accompagner la mise en place des infrastructures et, enfin, d'assurer une transparence de l'information, notamment sanitaire.
Sans précipitation, le Gouvernement souhaite faire preuve de rapidité d'exécution. Il ne faudra donc pas attendre. D’ores et déjà, des premières expérimentations sont en cours – ou prévues – à Belfort, Bordeaux, Douai, Grenoble, Lannion, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse et Sophia-Antipolis. Un total auquel les ministres et l’Arcep annoncent ajouter le déploiement de onze nouvelles expérimentations à travers l'Ile-de-France, incluant notamment trois cas d’usages sur le véhicule connecté. L'autorité de régulation souligne que le programme reste ouvert aux candidatures de contributeurs.
Pour mémoire, le 10 juillet 2018, le 5GAA a fait une démonstration de la communication C-V2X sur le circuit de Montlhéry (91). Ce qui était alors une première à cette échelle, en Europe. Pour les représentants de cette association mondiale d'industriels, il était clair que la 5G avancera par itération, "durant les dix prochaines années". Dans le meilleur des cas, actuellement, les opérateurs proposent au mieux des versions améliorées de la 4G qui abaissent les temps de latence à une dizaine de millisecondes.
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