La crise a renforcé l'attachement des Français aux marques nationales
La crise a un effet sur le rapport des Français aux marques tricolores. Selon le résultat d'une étude commandée par Aramisauto à Kantar, il apparaît que depuis le début de la pandémie, les consommateurs expriment un sentiment d'attachement plus fort à nos marques nationales. Alors que 52 % des sondés se disaient proches de Renault, Peugeot ou Citroën, cette part a grimpé à 57 % en 2021.
Pour 61 % des interrogés, contre 55 % l'an passé, la situation sanitaire et ses répercutions ont été les catalyseurs. Et ce n'est pas par patriotisme économique. Si ce critère reste le plus important, il est en nette perte de vitesse, passant de 48 % à 39 % des suffrages (contre 58 % en 2014). Ce n'est pas par sécurité non plus, dont le score glisse de 33 % à 25 %. Les Français y voient un rapport qualité-prix. En un an, ce critère a gagné 13 points dans l'opinion à 28 % pour se hisser au deuxième rang, juste devant la notion de style attrayant (25 %, contre 28 % en 2020).
Toutefois, les consommateurs ne sont pas aveugles aux schémas logistiques. 69 % des sondés privilégient une marque étrangère qui fabrique son produit en France que l'inverse. 42 % ont donc identifié, à titre d'exemple, que la Toyota Yaris sort d'une usine hexagonale (contre 53 % l'an passé tout de même). Ainsi, pour 41 % des interrogés la Renault Clio V est associée à une usine nationale. La Peugeot 3008 fait mieux en lisibilité (47 %) et la DS3 (36 %) a encore une marge de progression.
Les Français et les marques chinoises
Une barrière à l'entrée pour les marques chinoises en quête de parts de marché ? Pas réellement. Le résultat du sondage montre que 35 % des Français s'ouvrent désormais aux propositions venues de l'Empire du milieu. A l'inverse, 26 % se disent totalement hermétiques à cette idée. Devant ce constat, les enquêteurs ont été plus loin dans l'analyse de l'image perçue et les premières craintes sont à destination de l'industrie.
Pour 74 % des Français, l'automobile chinoise met en péril la production européenne. Une part qui fond de 2 points par rapport à 2014, comme un signe d'évolution des mentalités. 68 % y décèlent un risque de développement du monopole chinois sur les produits vendus sur le Vieux continent. Mais entre les deux, il y a une frange de la population chez qui la réflexion porte déjà sur le cycle produit. En effet, 72 % jugent que l'achat d'un véhicule chinois revient à prendre un risque sur la valeur de revente. Ce qui rejoint en quelque sorte la part de 60 % des gens qui mettent en exergue les risques de durabilité moindre des produits. En clair, ils s'interrogent sur la pertinence de l'investissement à titre personnel.
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L'investissement justement, les Français se déclarent prêts à consentir à une dépense supérieure si le véhicule est fabriqué dans l'Hexagone. En moyenne, ils accepteraient jusqu'à 11 % de plus pour un produit neuf et +12 % pour une alternative d'occasion. Mais cela ne tient qu'à un fil. Le prix reste toujours – et de loin – le premier critère d'achat dans nos frontières et si les marques chinoises sont capables d'afficher des tarifs inférieurs de 25 % sur les VN (-24 % sur les VO), alors tout pourra être remis en question. Considérant que 23 % des consommateurs se projettent à 12-24 mois pour renouveler leur véhicule (contre 25 % dans les 12 mois), en raison de la crise qui provoque une vague d'attentisme, les marques chinoises ont une opportunité à saisir à cette échéance.
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