Gaz R1234yf : Arkema met 200 millions d'euros sur la table

Ce gaz en aura fait couler, de l'encre. Une semaine à peine après le verdict du juge des référés dans l'affaire opposant Mercedes Benz France au gouvernement français, Arkema a dévoilé un plan d'investissement de 200 millions d'euros dans la filière du gaz de climatisation R1234yf. Le groupe projette, pour être concret, de réaliser son plan en deux étapes. Il y aura d'abord une usine en Chine, pour des raisons évidentes de disponibilité des matières premières, qui entrera en fonction en 2016.

Arkema installera la seconde unité de production de gaz R1234yf en Europe en 2017. Pour l'heure, son lieu d'implantation est incertain. On évoque la possibilité de la France, mère-patrie, où le groupe possède déjà 21 usines et 6 centres de R&D. "Nous avons un site à Lyon qui arrêtera de produire le R134a, il pourrait se reconvertir. Mais nous avons aussi des possibilités en Espagne et en Allemagne, notamment", confie une porte-parole du groupe.

Aussi, Arkema doit-il encore attendre l'aval de Bruxelles. Pour mémoire, le chimiste a saisi les autorités de régulation européennes pour des questions de brevet. Les groupes Honeywell et DuPont, qui le produisent en coentreprise, "exigent des royalties astronomiques", a rappelé la porte-parole du groupe. "L'instruction est longue, nous attendons un verdict dans les prochains mois."

Arkema s'avère donc être le troisième industriel au monde à investir dans le gaz de climatisation R1234yf. "Nous savons que nos concurrents Honeywell-DuPont pratiquent des tarifs non raisonnables, notre arrivée devrait rééquilibrer les  choses", juge le groupe par la voix de sa chargée de communication. Des sources estimaient récemment à "200 à 400€" le prix du KG de gaz chez l'Américain, contre 2 à 3€ pour le R134a. Une situation qui pourrait faire doubler le prix des forfaits climatisation chez les concessionnaires, d'après les confidences d'un constructeur français.