François Fillon : Mobilité et environnement
François Fillon. Dans leur grande majorité, les Français ont conscience que l'amélioration des comportements au volant, très significative depuis 2002, a permis de sauver 12 000 vies.
Ces vies sauvées sont dues pour l'essentiel à la réduction de la vitesse moyenne, grâce notamment au déploiement de contrôles radars automatisés. Il s'agit effectivement de mesures répressives mais il ne faut pas oublier que 9 accidents mortels sur 10 sont causés par une infraction au Code de la route !
Nous nous employons à mettre en place des mesures de répression mais également de prévention et de formation initiale des conducteurs.
Cet équilibre est recherché dans toutes les décisions prises, notamment par le Comité interministériel de sécurité routière que je préside régulièrement.
Pour les jeunes nous avons engagé une réforme du permis de conduire visant à mieux les préparer à l'apprentissage de la conduite. Les épreuves du permis ont été revues en ce sens et les délais raccourcis. Nous venons également de décider une formation obligatoire pour la conduite d'une motocyclette légère, ainsi qu'un contrôle technique obligatoire pour prévenir le débridage. Enfin un module de sensibilisation à la sécurité routière sera introduit au lycée alors que les jeunes conducteurs de deux ou quatre roues commencent à circuler.
En matière de sécurité routière, la lutte contre l'alcool au volant est également décisive. Plusieurs dispositifs de prévention ont été décidés : promotion de l'autocontrôle dans les débits de boissons, éthylotests anti-démarrage dans les bus scolaires, éthylotests dans les boîtes de nuit ou encore vente interdite de boissons alcoolisés réfrigérées dans les stations service.
Avec le Président de la République, dès le début du quinquennat, nous avons confirmé que la sécurité routière est une grande cause nationale. Nous avons fixé un objectif ambitieux de moins de 3 000 morts par an sur les routes d'ici à 2012. Nous avons la responsabilité de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif.
JA. Dans le fil d'une politique volontariste pour une réduction des émissions de CO2, la France promeut largement le véhicule électrique. Cependant, les prévisions sur la part de l'électrique dans le parc mondial à un horizon 2020 diffèrent notablement (10 % selon certains constructeurs français et 3 % pour certains de leurs homologues étrangers) : quelle est votre conviction sur un sujet essentiel mais souvent déformé par le prisme de la communication ?
FF. Le développement du véhicule électrique pourrait être l'un des premiers exemples concrets de la nouvelle stratégie économique européenne UE 2020. Il répond à plusieurs objectifs portés par de nombreux Etats membres : promotion du développement durable, de l'innovation, définition d'une véritable politique industrielle européenne et mise en cohérence des différentes politiques communautaires entre elles.
Le véhicule électrique fait partie de nos priorités. Le Gouvernement fait beaucoup d'efforts pour accompagner son développement, en soutenant la R&D, l'industrialisation des véhicules comme à Flins ou Maubeuge, et le déploiement d'infrastructures de recharge. Mais notre ambition est de regarder simultanément les véhicules hybrides rechargeables et les véhicules thermiques à très faibles émissions de CO2. Concernant les chiffres, les experts estiment que les véhicules électriques et hybrides pourraient représenter 20 % du marché européen du neuf en 2020.
Les préoccupations, notamment des consommateurs, conduisent à un développement de l'ensemble de ces nouvelles technologies, et les constructeurs français doivent être présents sur l'ensemble du champ. Ils sont aujourd'hui très bien placés dans la lutte contre les émissions de CO2 et doivent impérativement conserver leur avantage.
JA. Selon les différentes études dont vous disposez et les différents scenarii envisagés, quelles mobilités imaginez-vous à l'avenir, notamment en milieu urbain ?
FF. Nous sommes engagés dans une évolution forte de la mobilité, ou plus prosaïquement des déplacements. Elle va aller en s'amplifiant dans les années qui viennent, notamment en zone urbaine. Si l'automobile aura toujours une place importante, elle va devoir s'insérer dans un système d'ensemble, en complémentarité avec d'autres modes de transport, notamment collectifs. En particulier en milieu urbain, l'Etat soutient le développement des transports en commun aux côtés des collectivités locales, conformément aux engagements du Grenelle de l'environnement : métro, tramways, bus en site propre mais aussi moyens doux de déplacement comme le vélo. Le développement de nouveaux services (voitures ou vélos en libre service, autopartage ..), avec les technologies de l'information et de la communication, nous permettent et permettront encore plus cette complémentarité, avec l'objectif de flexibilité, d'efficacité, tout en répondant à l'objectif de protéger l'environnement.
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