Et si PSA lâchait Faurecia ?
La rumeur d'une vente de Faurecia par PSA, apparue en 2009 puis démentie en milieu d'année dernière par Yann Delabrière, président directeur Général de Faurecia, revient aujourd'hui sur le devant de la scène. En cause, une note d'un analyste de CM-CIC Securities, qui, outre l'affolement des deux titres qu'elle a suscité à la bourse, a le mérite de faire réfléchir sur les tenants et aboutissants d'une telle opération, si elle s'avérait fondée.
Le groupe automobile PSA Peugeot Citroën détient 57,4 % dans le capital de Faurecia. En 2009, PSA a déjà vendu près de 14 % de ses actifs dans l'équipementier, lors d'une augmentation de capital effectuée par Faurecia pour financer le rachat du spécialiste américain du contrôle des émissions EMCON aux Etats-Unis, société spécialisée dans le traitement des émissions polluantes, l'un des secteurs de prédilection de Faurecia. L'opération avait alors lancé les premières rumeurs...
Du pour : Ce type de situation s'est déjà présenté, puisque General Motors, pour sa part, a déjà fait de même en lâchant Delphi dans les années 2000, tout comme Ford, avec Visteon. Le scénario reste donc envisageable, surtout dans le contexte actuel.
Si PSA vendait Faurecia, il s'offrirait un apport de cash salutaire en cette période troublée. On parle là d'une somme comprise entre 1,2 et 1,5 milliard d'euros. Tandis qu'on rappelle que PSA a perdu environ 200 millions d'euros par mois sur l'année 2012. Et que le plan de restructuration annoncé l'été dernier, prévoyant la suppression de près de 8 000 emplois, pourrait ne pas suffire pour redresser la barre…
Enfin, dans le cadre de l'accord GM/PSA, les deux groupes doivent créer une organisation commune des achats de composants. La vente de la participation majoritaire de PSA dans le capital de Faurecia constituerait donc un gage de bonne volonté du groupe français, qui ne pourrait ainsi être taxé de favoritisme dans l'attribution des marchés dans la future organisation des achats.
Du contre : Si PSA se sépare de Faurecia, il se coupe également de sa contribution dans les résultats du groupe, ce qui pourrait s'avérer compliqué pour son prochain exercice.
A qui ? Le CM-CIC Securities avance deux scénarios possibles. Le premier pointe du doigt une prise de participation par un autre équipementier, l'analyste se risquant même à avancer le nom de Magna ou Hyundai Mobis (filiale du constructeur coréen éponyme). Le second scénario serait la reprise par un fonds d'investissements. Quoi qu'il en soit, dans les deux options, une recomposition de l'actionnariat de Faurecia serait bénéfique aux ambitions stratégiques de l'équipementier, selon l'analyste... Contactés par la rédaction, aucun des protagonistes n'a souhaité s'exprimer sur cette annonce.