Et au centre, le smartphone

Il est coutume de dire que la voiture “est devenue un smartphone sur roue”. Cette posture supposerait que le véhicule serait le centre d’un tout. Que les objets les plus divers, y compris le smartphone, graviteraient autour de cet astre. Une théorie qui flatte l’ego des constructeurs, car elle sous-entend qu’ils auraient assujetti les autres industries. Et si ce n’était pas le cas ?

Nous avons pu voir à Las Vegas que le smartphone conserve son hégémonie. Il pilote les objets les plus variés, et la voiture ne fait pas exception. Elle n’aura d’autre choix que de rentrer dans le rang et devrait en tirer de la valeur ajoutée. Dans les allées, l’une des grandes tendances de cette édition restera la virtualisation de la clé. Et l’un des chefs de file s’appelle Valeo. L’équipementier français avait présenté une solution baptisée “InBlue” au Mondial 2014, il a officialisé la disponibilité prochaine de l’option à bord des véhicules sortis d’usine.

Dans l’idée, il s’agit de loger la fonction “clé du véhicule” dans le smartphone. En s’approchant du véhicule, successivement, on établit un contact, on confirme l’authenticité et on commande l’ouverture, de sorte que la seule manipulation soit d’actionner la poignée. Qu’est-ce qui change avec le “keyless” classique ? Ce système joue en faveur de l’autopartage (privé ou public).

Deux écoles

Deux ingénieries s’opposent. A l’image de Keyfree, les éditeurs conçoivent des plates-formes virtuelles sécurisées de gestion des clés. Attribuer ou désactiver des clés ne demande que quelques clics et le téléchargement d’une application pour les conducteurs. Valeo, qui travaille le sujet depuis plusieurs années et a testé tous les types de méthodes, a fini par opter pour une solution technique qui héberge la clé dans la carte SIM du smartphone. “Nous n’avons rien inventé de mieux pour sécuriser les informations, explique Jérôme Baumann, le responsable marketing produit de Valeo. De fait, le Bluetooth ne fait alors que transmettre une consigne cryptée en amont.”

Suivi de santé

Autre exemple d’équipement pouvant être relié à la voiture par le biais du smartphone, celui de contrôle de santé du conducteur. Prenons le stand de Denso. En collaboration avec la société Jins Meme, l’équipementier a développé une monture de lunettes qui intègre des capteurs de signaux électriques, pour anticiper les phases de sommeil et lancer une alerte au besoin. Dans la même veine, le fabricant Impecca proposera, dans les mois à venir, un serre-tête connecté.

Sur le modèle des réflexions menées dans l’aviation, les vêtements et tissus connectés pourraient stocker de la donnée critique dans une boîte noire, en cas d’accident.