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Industrie

“D’ici dix ans, le business auto se situera aussi dans les nouveaux pays émergents”

Publié le 14 novembre 2013

Par Frédéric Richard
4 min de lecture
ZF vient de terminer sa réorganisation au plan mondial. Le groupe de Friedrichshafen est maintenant en ordre de marche pour affronter ses objectifs de croissance à dix ans. Alois Ludwig, directeur général de ZF Services, évoque l’avenir de son groupe et ses pistes de croissance.
Alois Ludwig, directeur général de ZF Services Monde.

Journal de l’Automobile. La fusion des entités ZF et ZF Services, débutée en 2007, est maintenant achevée au niveau mondial. Pouvez-vous revenir sur votre organisation ?
Alois Ludwig.
Désormais, chez ZF, nous avons quatre divisions principales que sont Powertrain (embrayages, boîtes de vitesses…), Chassis (amortisseurs, pièces de suspension et direction), Véhicules commerciaux et, enfin, Industrie, incluant marine, aviation, éolien, agricole…
Et nous avons, en transversal, ZF Services, la Business Unit qui se charge de l’aftermarket de toutes ces divisions.

JA. Comment voyez-vous l’avenir de ZF Services en termes de répartition géographique, et continuez-vous de croire au potentiel de l’Europe, et de la France en particulier ?
AL.
Bien entendu, sans quoi nous ne serions pas ici, en France, sur le salon Equip Auto ! Plus globalement, auparavant, nous parlions de trois business principaux, l’Amérique du Nord, le Japon et l’Europe. Puis nous avons commencé à évoquer les pays dits émergents, les fameux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Aujourd’hui, leur développement est digéré chez nous, et nos implications locales sont consolidées. Pour les quinze prochaines années, il s’agit de se positionner dans des pays encore très exotiques pour le business auto, comme le Vietnam, la Colombie, le Nigeria, le Cambodge… Bref, nous nous intéressons clairement aux pays jadis considérés comme le tiers-monde.

JA. Ce qui signifie ?
AL.
En 2025, il est prévu que le groupe triple son chiffre d’affaires. Pour la division Services, cela signifie également tripler notre activité. Et même si nous parvenons à maintenir une certaine croissance en Europe, elle restera mécaniquement faible, car nous disposons déjà de grosses parts de marché sur ce continent. C’est la raison pour laquelle nous investissons dans les pays cités plus haut. Nous avançons doucement, même si nous avons déjà ouvert nos premiers ateliers ou bureaux de représentation au Vietnam ou encore à Bogota, en Colombie. Quant au Nigeria, le marché potentiel est colossal, mais le pays est encore assez instable politiquement. Pour ZF, la stratégie reste clairement définie et orientée vers ces pays à l’horizon 2025. En outre, autre symbole, notre plus grosse usine de suspensions sera mexicaine, d’ici deux à trois ans. Elle existe déjà à Guadalajara, mais ses capacités vont énormément s’accroître, de 15 millions d’unités à 32 millions.

JA. Vous avez tissé de nombreux partenariats ces dernières années, notamment avec Bosch ou encore Knorr Bremse. Cela fait-il partie intégrante de votre stratégie et envisagez-vous de poursuivre dans cette voie ?
AL.
Progresser ou se maintenir sur un marché ou sur un business coûte beaucoup d’argent, qu’il s’agisse de l’activité proprement dite ou de la communication, des formations, sans parler des RMI (Repair and Maintenance Informations), qui nécessitent des investissements absolument déments. Nous pensons que, pour nous inscrire dans ce nouveau schéma, nous pouvons nous associer avec un nombre restreint de partenaires industriels et ainsi partager les coûts. Et puis, le partage de cultures d’entreprises différentes permet de présenter des solutions plus qualitatives au marché. Si nous faisons une formation purement ZF, par exemple sur la suspension, nous nous focalisons sur les amortisseurs. Alors que si nous nous associons avec Bosch pour monter cette même formation, nous allons intégrer une dimension électronique par exemple, très intéressante pour les clients.

JA. Pouvez-vous nous en dire un peu plus au sujet de votre implication sur le remanufacturing et plus précisément sur le programme Coreman Net, encore un partenariat avec Bosch d’ailleurs !
AL.
Nous avons repris la distribution intégrale des produits aftermarket de notre joint-venture avec Bosch, ZF Lenksysteme. Or, les composants de direction concernés (pompes de direction et autres organes) sont issus de remanufacturing à près de 95 %. Aussi, si nous voulons préserver la disponibilité de ces pièces, avec un excellent taux de service, nous devons déployer des solutions innovantes de récupération de vieille matière. Il est donc devenu capital de nous assurer que la majorité des pièces transitent par notre filière de remanufacturing, avec ses process. C’est une question de qualité de la rénovation, mais également de responsabilité et d’image. Une pièce bien rénovée par nos soins ou mal rénovée par quelqu’un d’autre porte toujours notre marque, d’où l’intérêt de maîtriser son traitement.
C’est tout l’objet du système Coreman Net. Un outil informatique pour organiser la collecte de vieille matière. Ce projet commun de Bosch et ZF Services a pour objectif d’améliorer de façon significative la reprise des pièces via un intervenant unique.

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