Cyclevia dresse un premier bilan
Il y a un an, le 23 mars 2022, Cyclevia obtenait son agrément et devenait l'éco-organisme de la filière des huiles minérales. Avec pour mission principale d'endosser la responsabilité des producteurs en matière de collecte et de traitement des huiles usagées.
"En 2022, nous nous sommes attachés à poser les bases avec la mise en place d'une structure solide, fédératrice, et à soutenir immédiatement, par des mesures concrètes, la collecte et le traitement des huiles usagées, résume André Zaffiro, directeur général de Cyclevia. Notre premier bilan s'avère très positif, tant pour nous que pour l'ensemble de la filière".
Ainsi, pour Cyclevia, cette première année a déjà permis de renforcer l'équipe opérationnelle, celle-ci comptant aujourd'hui 12 collaborateurs. De quoi disposer des ressources nécessaires pour mener à bien sa mission en métropole comme en Outre-mer, avec notamment deux chargés de relations partenaires et un responsable des activités ultramarines.
Pour ce qui est du soutien immédiat et des mesures concrètes liées à la collecte, Cyclevia enregistrait la quasi-totalité des collecteurs-regroupeurs français et européens (une soixantaine d'entreprises) dès juillet 2022. L'organisme couvre ainsi l'ensemble du territoire, offrant aux professionnels la gratuité du ramassage de leurs huiles usagées. A ce sujet, il faut d'ailleurs souligner que les soucis judiciaires rencontrés avec l'un des opérateurs nationaux de traitement sont désormais rentrés dans l'ordre.
Plus de 200 000 tonnes d'huiles collectées dont 79 % à la régénération
En outre, 40 % des collectivités ont déjà adhéré au principe. Bref, cette avancée a été rendue possible grâce à la confiance des acteurs en place et à leur engagement en faveur de l'économie circulaire. Résultat, pas moins de 203 000 tonnes d'huiles collectées en 2022 (soit un taux de 50 %), dont 79 % ont pu être livrées à la régénération. Un bilan bien au-delà des objectifs qui faisaient état de 75 % à fin 2023.
"Bien sûr, tout n'est pas bouclé car au niveau des mises en marché nous pensons nous situer à 87 % de notre potentiel réel, explique André Zaffiro. Pour ce qui est de la collecte et du traitement, l'arrivée d'un nouvel opérateur devrait nous permettre de monter en puissance, sachant que nous devons encore renforcer nos actions en faveur de la collecte". En fait, il faut parler de plus de 180 metteurs en marché adhérents à l'éco-organisme aujourd'hui.
Maintenant, pour ce qui concerne 2023, un accent particulier va être mis sur l'Outre-mer. "La situation est quelque peu tendue et nous éprouvons certaines difficultés à rapatrier les déchets sur la métropole, avec notamment des soucis de collecte et une saturation des routes maritimes, regrette André Zaffiro. Aussi, notre action principale va se concentrer à ce niveau". Ainsi, si des visites ont déjà été effectuées en 2022 à La Réunion (qui a vu le rapatriement en novembre dernier de 680 tonnes d'huiles usagées vers la métropole), la Guadeloupe, Mayotte et la Martinique, au cours de l'année 2023, Cyclevia se rendra en Guyane (c'est bien le cas à l'heure où nous bouclons ces lignes), mais aussi à Saint-Martin puis à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Un appel à projet visant à la production d'huiles de base régénérées de groupe 2 ou 3
Au-delà de cet aspect, et ceci toujours dans le but de faire progresser la filière, 2023 sera aussi marquée par la mise en place de "l'info-tri" (en cours de validation par les services de l’État), qui figurera sur les étiquettes de bidons d'huile. Une obligation légale en mesure de responsabiliser les ménages.
Et puis, fin 2023, Cyclevia va lancer un appel à projet visant à l'implantation en métropole d'une unité de régénération capable de produire des huiles de base régénérées de groupe 2 et 3. "Les consommateurs mais aussi les professionnels qui commercialisent les produits doivent être fiers d'utiliser de l'huile régénérée de très bonne qualité, une démarche considérée auparavant comme un gage de non-qualité", fait remarquer André Zaffiro.
Un élément d'importance et normalement en mesure, à moyen terme, de réduire le montant de l'éco-contribution, qui demeure pour le moment au même niveau (89 €/tonne) qu'en 2022. Quant au retour des garagistes, désormais exonérés des frais de collecte (ex TGAP), André Zaffiro confirme qu'il est excellent.
"D'ailleurs, le fait que les garagistes fassent preuve d'une certaine vigilance au niveau des fluides récupérés nous permet de collecter des produits à régénérer d'excellente qualité, note-t-il. De quoi nous amener à accentuer notre communication sur ce point en 2023". A suivre.
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