Contrat de filière : comment rendre plus attractifs les métiers dans l’automobile ?
Gouvernement, régions, fédérations patronales, syndicats : toutes les parties prenantes de la filière automobile étaient réunies ce 6 mai 2024 à Bercy pour la signature officielle du nouveau contrat de filière automobile. Une feuille de route qui confirme la trajectoire du "zéro émission" votée par le Parlement européen pour 2035.
Dans ce schéma, la France a décidé de confirmer cette décision en se fixant un objectif de 800 000 ventes de voitures électriques en 2027. "Je le dis à toutes les formations politiques qui disent qu'il faut absolument continuer à développer le thermique : c'est la meilleure façon de prendre un train de retard et de servir les intérêts étrangers", a souligné Bruno Le Maire lors de cette signature officielle.
Mais pour les quelque 850 000 salariés du secteur dont environ 350 000 dans l’industrie et près de 500 000 dans les services, cet objectif signe également une profonde mutation.
Reconversion dans l'industrie et les services
Le contrat de filière doit accompagner les salariés impactés par la fin du moteur thermique (en amont mais aussi en aval du secteur) vers les nouvelles chaînes de valeur que sont les motorisations électriques, les batteries, le recyclage et le remanufacturing.
70 000 emplois sont menacés par la fin des véhicules thermiques sur 350 000 d’ici à dix ans chez les fournisseurs automobiles en France, précisait Claude Cham, président de la Fédération des équipementiers (Fiev) lors de la Journée de la filière en octobre 2023. Presque un quart des emplois disparaîtrait avec le passage au tout-électrique.
Pour éviter cette hécatombe, le fonds d’accompagnement et de reconversion des salariés de la filière est reconduit. Une instance nationale doit permettre de suivre ces reconversions.
Solidarité de filière
Bruno Le Maire a également appelé à la solidarité dans la filière, alors qu'il y a "encore trop de brutalité dans la relation entre les donneurs d'ordre", soit les constructeurs et les grands équipementiers, et les sous-traitants.
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Le gouvernement prévoit ainsi d'être plus vigilant notamment en instaurant des cercles de dialogue pour identifier les problèmes et les résoudre. Tous les trimestres, une rencontre avec chaque constructeur aura lieu pour passer en revue les "cas les plus difficiles".
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Côté services, c'est également la formation et l'insertion professionnelle des jeunes qui est en jeu. Le "plan jeunes" signé pour la période 2021-2025 a déjà permis de former plus de 71 000 personnes aux métiers de la branche des services dont 60,5 % pour la maintenance automobile.
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