CO2 : objectif 2015 dans le viseur
Après les révélations d’objectifs à 70 et 60 g de CO2/km aux horizons 2025 et 2030, les 130 g attendus en 2015 ne font plus l’effet d’une bombe ni ne semblent contraignants aux yeux des constructeurs. D’ailleurs, si l’on en croit les données provisoires recueillies par l’Agence européenne de l’environnement (AEE) et publiées le 20 juin, les Etats membres de l’Europe des 27 filent tout droit vers le respect des objectifs imposés dès 2007. Ce qui leur est demandé par la Commission européenne consiste en une collecte alambiquée de données afin d’établir la moyenne des émissions de gaz carbonique. L’année 2011 semble alors être un bon cru, puisque, sur 12,8 millions d’immatriculations, la moyenne est de 135,7 g de CO2/km, soit 4,6 g de moins qu’en 2010, ce qui correspond à une baisse de 3,3 %. Pas une exception, mais bien la continuité d’une tendance, après - 3,7 % en 2010 ou - 5,1 % en 2009. La France passe ainsi sous la barre des 130 g, à 127,7 g, la plaçant en sixième position des bons élèves (voir tableau Top).
Masse et émissions
L’AEE tient à rappeler que ces données sont provisoires, puisque désormais soumises à validation des constructeurs concernés par les immatriculations 2011. Le rapport fera état de ces confirmations à la toute fin 2012. Des changements limités, explique l’agence, qui n’affecteront pas la présente analyse. Pour exemple, les données 2010 avaient évolué de quelques points sur la deuxième décimale, passant de 140,34 à 140,29 g de CO2/km. Pour en arriver à ce degré de précision, les Etats membres ont dû communiquer, pour chaque VN immatriculé : le nom du constructeur, le type et la version du véhicule, les émissions en gaz carbonique précises, la masse détaillée (avec conducteur, carburant, autres fluides et équipements standard), l’empattement, la voie et le type de carburant. Un taux de complétude est ensuite établi, afin de prendre en compte ou non ces données, la masse et les émissions étant primordiales.
Connie Hedegaard, commissaire européenne à l’action pour le climat, se félicitait de tels résultats : “Les constructeurs européens se dirigent vers les objectifs de 2015. Ces données confirment qu’il y a un progrès régulier dans l’amélioration des émissions de CO2 par les véhicules neufs. C’est de bon augure concernant la capacité d’innovation du secteur automobile européen, et ainsi le maintien de sa compétitivité, ce en fabriquant des produits à haut rendement énergétique.” Pour rappel, les émissions dues au transport routier ont augmenté de 23 % entre 1990 et 2010, comptant désormais pour un cinquième des émissions totales de l’Union européenne.
Selon l’analyse de l’AEE, une combinaison de changements dans le comportement d’achat, l’amélioration de la technologie et l’efficacité des moteurs, est principalement responsable de cette réduction. Le véhicule électrique et ses 8 700 immatriculations, soit seulement 0,07 % du total, ne pèse toujours pas significativement sur cette moyenne. Si, l’an passé, l’AEE estimait qu’il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir, le secteur semble désormais être sur la bonne voie.
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