Climatisation et diagnostic : les nouveaux enjeux

Si les fabricants d’équipements l’ont anticipé, les carrossiers n’ont pas encore pris en considération les nouvelles technologies qui arrivent dans les showrooms. L’atelier de carrosserie est en effet le premier concerné par les nouveautés. En matière de climatisation, 2012 constitue une année charnière. La nouvelle Mercedes Classe B inaugure en effet un nouveau fluide frigorigène qui impose de nouveaux matériels. Heureusement, tous les fabricants de stations de remplissage sont prêts et peuvent d’ores et déjà livrer. Il ne restera qu’à remplir du nouveau fluide R1234yf qui remplacera, à échéance 2017, le fluide R134a utilisé jusqu’à maintenant.

Plus d’interventions mécaniques non plus sans passer par l’appareil de maintenance électronique. Celui que l’on appelle généralement appareil de diagnostic est imposé sur de nombreuses fonctions de confort et de gestion de châssis sur lesquelles le carrossier peut intervenir lors d’une opération. Son utilisation ne s’improvise pas et le choix d’achat se fera avec une bonne connaissance du cadre d’utilisation.

La climatisation à la marge

La climatisation a déjà mobilisé beaucoup d’énergie au cours des dernières années. Après l’agrément qui a été exigé par les pouvoirs publics, qui intègre l’obtention d’une formation et d’un diplôme d’aptitude pour les opérateurs travaillant sur les stations de charge et le circuit de climatisation, il est nécessaire de suivre au quotidien les interventions réalisées avec une consignation de toutes les recharges et tirages à vide qui sont réalisés pour permettre l’achat de fluide neuf. Il est temps de rentabiliser l’investissement, sur une prestation qui dégage encore une bonne marge pour l’atelier, en entretien.

Il serait dommage de laisser cette manne à d’autres. Opérant régulièrement sur l’ensemble du circuit pour des démontages et des remises en état, le carrossier maîtrise le circuit de climatisation aussi bien que dans l’atelier de mécanique, où la clim n’est qu’un équipement de confort auquel on ne touche que pour la recharge et l’échange des filtres. Avec l’arrivée du nouveau fluide frigorigène, 2012 sera une année de transition matérielle. Certes, le gaz R134A est toujours présent, jusqu’en 2017, sur les véhicules en cours de commercialisation, mais les deux fluides actuellement concurrents (R134A, l’ancien et R1234yf, le nouveau) ne supportent aucun mélange.

La station

Il faudra donc prévoir un équipement différencié. Trois solutions sont possibles. Le rétrofitting d’une station qui accepte un kit de modification est la solution la plus économique. Il faut compter 400 à 500 euros. Cette solution impose de compter une machine en moins pour travailler sur le “vieux gaz” qui restera majoritaire en après-vente pendant plusieurs années. L’achat d’une station neuve peut prendre deux formes. Le premier choix est un pari sur l’avenir avec un équipement dédié au fluide qui sera progressivement mis en service.

Ces nouvelles stations répondent à des cahiers des charges beaucoup plus stricts que précédemment. Bien que non imposé encore dans l’hexagone, les fabricants suivent tous la norme américaine SAE J2788 qui garantit la précision du pesage à 15 g près et une récupération de 95 % du fluide dans le circuit, lors du tirage à vide. Le deuxième choix, peu répandu, propose le traitement des deux gaz dans la même machine. L’erreur ne peut normalement pas se faire, en raison de l’adoption de connecteurs différenciés entre les deux gaz.

Diagnostic : faire simple mais complet

Le diagnostic doit s’ouvrir à tous les équipements de la voiture et rester simple à utiliser. Pour répondre aux besoins du carrossier, le système électronique doit permettre la réinitialisation des calculateurs, surtout ceux liés au confort. Dans ce domaine également, les fabricants font de grosses évolutions. Les gammes proposées sont désormais de trois niveaux. Pour les plus aguerris qui disposent d’un appareil déjà opérationnel sur un ordinateur classique et suffisamment puissant, le choix se portera sur un simple logiciel accompagné d’une interface de décodage des trames spécifiques.

Pour le même usage, en haut de gamme, est proposé un appareil qui accueille le logiciel et ses bases de données mis en relation avec le véhicule par un boîtier interface, le même que précédemment. Bien que très performants et dotés sur leurs dernières générations, qui apparaissent cette année, d’une adaptativité très importante au milieu de la réparation automobile, résistance aux chocs, changements de batteries à chaud, connectivités Bluetooth et WiFi, ces boîtiers répondent aux exigences du diagnostic et de la recherche de panne. Pour travailler dans la carrosserie, un intermédiaire peut être suffisant. Il en existe plusieurs types, quelques fabricants ont pensé à la diversité des utilisateurs et proposent des présentations adaptées à l’entretien. Ceci, pour bon nombre de ces appareils, n’empêchera pas de faire de la recherche de pannes et des remises en route de systèmes. Entre cette version d’équipement et l’appareil haut de gamme, les tarifs peuvent aller du simple au double, auxquels il faut ajouter les mises à jour obligatoires pour conserver un appareil fonctionnel.

L’équipement de l’atelier de carrosserie est très diversifié. Penser diagnostic électronique et climatisation, n’est pas pour plaire à tous les responsables. Mais comme de nombreux outils qui sont apparus au fil des progrès de la conception automobile, ils sont désormais indispensables à l’accueil des véhicules. Il ne faut pas oublier que les prestations attachées à ces équipements peuvent être une source de complément de chiffre d’affaires, dans des domaines qui restent proches de l’activité centrale du carrossier.