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Industrie

Chiffre d’affaires en hausse de 19 % pour Michelin

Publié le 28 avril 2022

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Durant les trois premiers mois de l’année 2022, le chiffre d’affaires de Michelin a bondi de 19 %, pour atteindre 6,48 milliards d’euros. Le manufacturier français maintient ses objectifs annuels.
Durant le premier trimestre 2022, les ventes de pneus tourisme de Michelin ont augmenté de 20,8 %.

Michelin a réalisé, au premier trimestre 2022, un chiffre d'affaires en hausse de 19 %, à 6,48 milliards d'euros, porté par une progression des prix et des volumes, ainsi qu'une variation des taux de change favorable, selon un communiqué publié mardi 27 avril 2022. Avec de telles ventes, le groupe dépasse nettement son niveau d'avant la pandémie, puisque son chiffre d'affaires avait atteint 5,81 milliards d’euros entre janvier et mars 2019.

 

Les volumes de pneus vendus (en tonnes) ont eu un effet positif de 0,5 % pendant le trimestre sous revue, la direction notant "une activité dynamique" en janvier et février, avant "un ralentissement en mars en raison des perturbations opérationnelles générées par l'impact du conflit en Ukraine et par la résurgence du Covid-19 en Chine".

 

Une bonne partie de la hausse du chiffre d'affaires vient des augmentations de prix passées depuis le deuxième trimestre 2021 pour couvrir la hausse des coûts : elles ont participé pour 11,9 %.

 

A lire aussi : Michelin renoue avec la croissance en 2021

 

Le mix produit a parallèlement participé pour 1,6 % avec davantage de remplacement sur le créneau des automobiles et la montée en puissance du segment des pneus larges, a décrit le groupe dans un communiqué. L'effet périmètre apporte, lui, une progression de 0,8 % grâce notamment à l'intégration d'Allopneus, tandis que les activités hors pneus ont progressé.

 

Par segment, les ventes de pneus pour voitures ont augmenté de 20,8 % sur le trimestre, celles pour les poids lourds de 20,6 % et celles de pneus pour le marché des spécialités (engins divers, motos, avions...) de 13,7 %. Plus généralement, le marché mondial des pneumatiques tourisme et camionnettes a progressé de 2 % en unités sur le premier trimestre 2022 et celui des poids lourds de 4 % -hors Chine, où la baisse est de 37 %-, tandis que la demande sur le marché des spécialités a été "orientée à la hausse sur l'ensemble des secteurs", selon Michelin.

 

A lire aussi : Solide premier trimestre 2022 pour le pneu européen 

 

Sur l'année, la direction a revu à la baisse ses prévisions sur le marché mondial en raison des difficultés logistiques et des complications apportées par le conflit en Ukraine, tablant sur une progression des ventes globales dans le bas de ses fourchettes indiquées en février, à savoir de 0 à 4 % pour les voitures et camionnettes, de 3 à 7 % pour les poids lourds (hors Chine) et de 6 à 10 % pour les spécialités.

 

Perturbation de la production 

 

Le groupe emploie quelque 1 000 personnes en Ukraine et en Russie, dont 750 dans l'usine de Davydovo, près de Moscou, où la production -représentant 1 % environ de la capacité globale- a été suspendue à la mi-mars. Les deux pays représentaient l'an dernier environ 2 % des ventes.

 

Le conflit en Ukraine a provoqué l'équivalent de "trois jours d'arrêt de travail" en moyenne dans les usines européennes du groupe, obligeant Michelin à revoir ses sources d'approvisionnement -notamment pour le noir de carbone. Il a exacerbé des perturbations déjà existantes et apporté d’avantage d'inflation, a remarqué le directeur financier Yves Chapot. L'inflation, rattrapée par des hausses de prix, devrait représenter pour Michelin 2,5 milliards d'euros cette année, a-t-il indiqué à des analystes. Pour donner un ordre d'idée, les ventes avaient atteint 23,8 milliards l’an dernier.

 

Quant à la Chine, qui représente de 6 à 7 % des ventes, la plus grandes des trois usines, fermée à la mi-mars, a rouvert, et les deux autres devraient reprendre la production "début mai". La résurgence du Covid-19 devrait avoir un impact, même si la demande pour les voitures particulières demeurait forte, a remarqué le directeur financier.

 

"Notre scénario pour 2022 est maintenu, nous devrions croître comme le marché", a prédit Yves Chapot. La direction confirme son objectif de résultat opérationnel annuel supérieur à 3,2 milliards d'euros (contre 2,97 milliards en 2021), à taux de change constants, et une génération de trésorerie (hors acquisitions et ajusté de l'effet de la variation des cours des matières premières) supérieure à 1,2 milliard d’euros. (avec AFP)

 

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