Bridgestone EMEA s'appuie sur Iris Capital pour pister les start-up
Qu'ont en commun Bridgestone, Valeo, Orange et Publicis ? Ils sont désormais partenaires au sein de la même structure. En effet, depuis ce 17 janvier 2019, le fabricant japonais de pneumatiques a rejoint le fonds de capital-risque, Iris Capital, au sein duquel les trois autres géants français collaboraient à l'identification de start-up. Cette entrée au sein du fonds d'investissement se fait à l'occasion d'un tour de table à boucler dans six mois et dont on a déjà l'assurance qu'il dépasser la barre des 250 millions d'euros.
Le montant de l'opération n'a pas été communiqué, cependant "il s'agit d'un investissement assez important", a confié au Journal de l'Automobile, Laurent Dartoux, le directeur du marketing et de la stratégie de Bridgestone EMEA. Le groupe japonais entend ainsi donner un coup d'accélérateur à sa stratégie d'ouverture à la digitalisation. "Nous nous appuyons sur Iris Capital car il n'est pas aisé de comprendre à la perfection un univers qui voit apparaitre plus de 2 000 nouvelles start-up attachées à la mobilité, chaque année", argue-t-il le choix.
Le chantier a été ouvert depuis plusieurs années chez Bridgestone, dans une volonté de "devenir un leader de la maîtrise de la donnée en provenance du véhicule", selon Laurent Dartoux. Les visiteurs du dernier Mondial de l''Automobile ont pu en apprécier les premières concrétisations, à l'instar de Modox, la plateforme de souscription à des services, ou Bridgestone Connect, la solution de récupération de données télématiques et d'état de santé des organes de la voiture créée avec Xee, start-up dans laquelle le manufacturier a investi, il y a bientôt deux ans.
Recherche de projets concrets
Qu'il soit connecté, électrifié, partagé ou autonome, toutes les évolutions du véhicule intéressent Bridgestone. Le groupe va laisser carte blanche à Iris Capital. "Nous sommes à la recherche de projets prêts à être concrétisés, liste comme seule condition Laurent Dartoux. Nous nous autorisons à travailler avec des start-up d'Europe, d'Afrique ou du Moyen-Orient. La qualité du service et la solidité du modèle économique présideront à nos choix". Bridgestone se dit davantage à la recherche d'investissement à effectuer, plus que des acquisitions, préférant un des partenariats qui octroient de l'autonomie.
Chez Iris Capital, on se félicite de ce recrutement au sein de son fonds multicorporate, imaginé en 2012 et relancé en 2017, peu avant l'entrée de Valeo, en juin de la même année. "Beaucoup de grands groupes mettent en place des stratégies en propre, d'autres optent pour une approche double, qui impliquent la contribution d'un tiers comme Iris Capital, explique Emmanuelle Flahault-Franc, directrice de la communication du fonds de capital-risque créé en 1986. C'est le cas de Valeo".
A ce jour, Iris Capital gère 700 millions d'euros d'investissement. Son volant d'activité se divise en trois tiers, avec 17 start-up en France, autant en Allemagne et autant dans le reste du monde. Pour Emmanuelle Flahault-Franc, il y a fort à parier que Bridgestone portera son attention sur les entreprises germaniques. Dans son histoire, le fonds a permis à quelques références sectorielles de sortir de l'ombre. Il y a eu Mojio et ses boitiers connectés et en ce moment, elle fait émerger Careem, l'alter ego d'Uber au Moyen-Orient et en Afrique. On retiendra surtout Mister-Auto qui ensuite été revendu à PSA. Le manufacturier japonais pourrait donc se retrouver sur la piste d'une pépite.